Épisodes connus de la Libération : le débarquement normand, l’entrée des Alliés dans Paris, ou plus tard la Bataille des Ardennes. Les dernières heures de l’occupation en Bretagne ont beaucoup moins été racontées. En choisissant d’ancrer son récit à Saint-Malo, port ouvert sur la Manche réputé pour ses jolies plages, Nicolas Malfin met en lumière à la fois la gestion militaire nazie et la résistance française avec un éclairage plus qu’original. D’autant qu’il pousse le souci de la précision au point de garder les dialogues allemands, discrètement traduits dans les mêmes bulles.
Au centre de Cézembre, un quatuor de jeunes gens qui ne demandent qu’à en découdre avec des occupants déjà vaincus moralement, mais aux états d’esprits divers. Et les Américains, en ce mois d’août 1944, ne sont pas encore arrivés dans la ville. Dans la fièvre et l’espoir, tandis que les Allemands font sauter le port, les groupes combattants s’organisent pour le grand jour, mais les collabos, eux, sont encore là...
Brillamment dessiné, avec des couleurs assez justes signées Élodie Boivin, Cézembre s’interrompt évidemment en plein suspense, avant une seconde partie libératrice dans tous les sens du terme. Après avoir illustré Golden City, Malfin fait une belle entrée chez Aire Libre. Ses personnages possèdent caractère et diversité, et leurs chassé-croisés dans la ville s’animent d’un joli souffle océanique.
(par David TAUGIS)
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