Fasciné par la légende du « Palais de glace » que colporte un jeu vidéo aussi héroïque que pixelisé (nous sommes à la fin des années 1980, un jeu tient sur une disquette de 3MB), un gamin attachant nommé Blanchard enrichit un quotidien somme toute banal, de moments de rêveries où il se glisse avec fièvre dans la peau du héros du jeu. La vie du gamin et celle du personnage de jeu vidéo se confondent, s’entremêlent pour ne plus faire qu’une, explorant les territoires précieux de l’imaginaire. Petit à petit et malgré sa fascination pour le barbare de synthèse, Blanchard s’éveille à d’autres choses, posant un pied dans l’adolescence.
Nouvelle petite perle du catalogue de L’Employé du Moi, dont la force a toujours été de proposer des bandes dessinées intimistes et alimentées par le vécu, « Le Palais de glace » de Aseyn est un album touchant et gracieux. Le dessinateur français, dont on a pu apprécier le trait dans la BDnovella de Thomas Cadène « Les Autres Gens », fait preuve d’un talent certain pour dessiner tant des plans serrés contemplatifs que des scènes de bagarres épiques où les épées transpercent des créatures baveuses. Un véritable grand écart qu’Aseyn assume parfaitement.
Ajoutons que le livre a très clairement une dimension générationnelle, qui le fera résonner plus particulièrement auprès des trentenaires et quarantenaires qui ont connu l’âge de pierre du jeu vidéo.
(par Morgan Di Salvia)
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