À l’instar de la Tour Eiffel qui devait être détruite après l’exposition universelle de 1889, l’Atomium n’était également en principe qu’une œuvre éphémère. Pourtant, la maille élémentaire du cristal de fer (phase cubique centré) agrandie 165 milliards de fois est devenue un des symboles de Bruxelles. À l’occasion du cinquantième anniversaire de l’édifice, Champaka a demandé à quatorze grands artistes de la bande dessinée européenne de lui rendre hommage.
En fonction de ce qu’évoque pour lui ce monument emblématique, chaque artiste a placé sa composition dans un esprit « années ’50 » ou plus contemporain, si pas futuriste. Le sujet est l’Atomium lui-même (en vedette ou en background) ou bien l’esprit du monument. Imprimée en sérigraphie artistique sur un papier de haute qualité, chaque estampe fait l’objet d’un tirage numéroté à 199 exemplaires et signé par l’artiste.
La première saison regroupe les oeuvres de François Avril, Philippe Berthet, Floc’h, Jean-Claude Götting(en médaillon), André Juillard, Loustal, et Joost Swarte, l’inventeur de l’appellation "Ligne Claire". Cette collection d’estampes originales est destinée aux amateurs de bande dessinée et/ou aux amoureux de l’Atomium.
"Nous avons demandé que les auteurs ne s’enferment pas nécessairement dans la Ligne Claire", nous expliquait Éric Verhoest, éditeur de Champaka. "Tous les genres étaient admis tant qu’on ne dénaturait pas l’esprit de l’œuvre, et qu’on ne détruisait pas sa structure. Nous souhaitions également que l’Atomium ne soit pas toujours en vedette. Par exemple, la composition de Juillard ne fait apparaître le monument que partiellement et en arrière-plan, tandis que Joost Swarte a placé dans les différentes boules ce que les contemporains de l’Expo ’58 projetaient comme rêves futuristes, tous avec cette cigarette si omniprésente à cette époque."
"J’ai toujours été intéressé par l’Atomium, nous déclarait François Avril, "son futurisme heureux s’allie avec un style rétro qu’on ne voit plus tout maintenant. J’ai pas mal d’éléments de décoration de cette époque. J’avoue que tout cela me passionne à un tel point que j’ai failli acheter un tôle d’une des boules lors de leur rénovation en 2004, mais je n’ai su où j’aurais pu la ranger dans mon appartement ! C’est ainsi que j’ai souhaité placer le monument dans un jardin pour souligner son côté sculptural."
"Quant à moi, conclut Loustal, cet assemblage de boules et de tubes m’a rappelé les exercices de perspectives qu’on nous imposait en architecture. J’avoue m’avoir fait aidé par Götting pour corriger mon dessin. Mais derrière le monument en lui-même, j’ai souhaité accentuer le contraste entre la modernité de la ville et ce qu’on pouvait retrouver au sein de l’Expo ’58. C’est aussi un lien indirect entre l’Atomium et la BD, car lorsqu’on évoquait Bruxelles, je pensais automatiquement aux têtes de Tintin et Milou qui trônaient au-dessus du Lombard. J’ai donc placé une allusion au fétiche Arumbaya. Je me suis surtout beaucoup amusé avec les ombres et lumières sur les statues. C’est la couleur qui fait la richesse des estampes, et grâce aux passages multiples, on peut dégager plus de nuances qu’une impression classique. Enfin, j’ai évité le ciel bleu, trop froid dans l’ensemble de la composition, pour lui préférer des tons jaunes et gris pour rendre un hommage à Jacobs !"
La seconde saison, qui rassemblera des décors plus improbables, regroupera les oeuvres de Ted Benoit, Dupuy & Berberian, Ever Meulen, Vittorio Giardino, François Schuiten, Bernard Yslaire et Frank Pé, dont vous pouvez admirer le thème ci-dessous en avant-première. Cette seconde vague d’estampe sera disponible en septembre 2008.
(par Charles-Louis Detournay)
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Photos : CL Detournay
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