On se souvient que le bouillant créateur de Glénat España, Joan Navarro (photo en médaillon), avait racheté à sa maison-mère, fin 2011, avec quelques associés cette filiale de Glénat créée en 1993. Le nom de Glénat devait d’ailleurs disparaître des couvertures à partir de 2013 au profit du label Editores de Tebeos (EDT).
Est-ce cela qui a motivé la décision de Shueisha d’arrêter de lui accorder la licence ? Joann Navarro l’annonce sur son blog : sa maison d’édition va perdre la faculté d’éditer les titres de la maison japonaise, et ce n’est pas rien puisqu’il s’agit de Dragon Ball, Naruto, Death Note, Bleach, Gantz, Chocomimi...
Le coup d’arrêt aura lieu le 30 novembre prochain en ce qui concerne les nouveautés, et le 30 mai 2013 en ce qui concerne le fonds du catalogue. Le stock excédentaire devra être détruit.
L’éditeur catalan n’avait pourtant pas démérité et il fait les comptes, pour l’histoire : depuis la publication en 1999, sous le label Glénat, de Kenshin le vagabond, dans le sens de lecture japonais -un succès immédiat, cette structure a publié 695 titres de la maison Shueisha (573 en espagnol castillan, 122 en catalan), pour un total de 4.006.000 exemplaires vendus.
Heureusement, le manga n’est pas la seule activité de ce valeureux éditeur qui publie de nombreux auteurs franco-belges et près de 150 auteurs espagnols. Mais c’est incontestablement un coup dur...
Dépité par ce "divorce", Joan Navarro souhaite bonne chance à ses successeurs.
Quels seront-ils ? Panini Comics, depuis longtemps en embuscade ? Planeta qui a besoin de se refaire depuis la perte de ses licences américaines au profit de la maison italienne ? Ou une filiale espagnole de Viz Europe dans la droite ligne du "Pearl Harbor" français ?
Affaire à suivre...
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)