Avec son format "livre", quasiment identique à celui d’écritures/Casterman, le label roman graphique de Dupuis présente de fort belle manière certains travaux parus en grand format. Comme les autres volumes de la collection, Houppeland bénéficie, outre un album plus ramassé au papier à peine rugueux avec couverture à rabats, d’un appendice contenant dessins inédits et 5 pages de propos de l’auteur.
Houppeland, c’est une société totalitaire ou le rire, la détente, la bonne humeur sont o-bli-ga-toires. Et gare à vous si vous êtes tentés par la morosité : des brigades spéciales contrôlent vos soirées entre amis et la qualité de votre sourire. Mais forcément, la résistance s’organise, sous la forme de repas volontairement frugaux et de moues récalcitrantes militantes...
Couronné du prix de l’humour noir en 1998, lors de sa première parution, Houppeland avait vu le jour sous la forme d’un diptyque. Son thème, son graphisme reconnaissable entre mille s’inscrivent parfaitement dans l’univers de Tronchet.
Pour ma part, j’ai tout de même éprouvé un certain ennui devant l’abondance de dialogues englués dans les effets de style, ne laissant guère d’espace à l’intrigue pour rebondir suffisamment. De la sorte, Tronchet a bien du mal à faire vivre le volet sentimental de son récit, de même que donner un tant soit peu de consistance à des personnages peu développés. Loin des figures inoubliables comme Raymond Calbuth, Jean-Claude Tergal, ou du déraciné de Là-bas raconté par Anne Sibran.
(par David TAUGIS)
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