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La Guerre des Lulus, T1 : 1914, La Maison des enfants trouvés – Par Régis Hautière & Hardoc – Casterman

Par Charles-Louis Detournay le 18 février 2013                      Lien  
1914, quatre jeunes orphelins font les quatre cents coups ensemble, jusqu’à ce que la guerre vienne vider le village, les laissant aux abois face à l’envahisseur. Une belle fresque humaine, vue par les yeux de l’enfance.

Lucas, Lucien, Luigi et Ludwig sont quatre des pensionnaires de l’orphelinat de l’abbaye de Valencourt en Picardie. Tout le monde les surnomme les Lulus. En cet été 1914, lorsque l’instituteur est appelé comme tant d’autres sous les drapeaux, personne n’imagine que c’est pour très longtemps. Et les Lulus ne se figurent évidemment pas une seconde que la guerre va déferler sur le monde finalement rassurant qu’ils connaissent.

Bientôt, le fracas de l’artillerie résonne dans le ciel d’été. Il faut partir, vite. Mais lorsque la troupe évacue l’abbaye manu militari, les Lulus, qui ont une fois de plus fait le mur, manquent à l’appel. Sans l’avoir voulu, ils se retrouvent soudain à l’arrière des lignes allemandes, et doivent se débrouiller... seuls.

La Guerre des Lulus, T1 : 1914, La Maison des enfants trouvés – Par Régis Hautière & Hardoc – Casterman

Après De Briques et de sang, Régis Hautière propose une nouvelle fresque qui mêle habilement l’Histoire, le climat social et l’ancrage régional. Le principal attrait de La Guerre des Lulus demeure pourtant l’authenticité qui se dégage de cette petite bande d’enfants, condamnés à se débrouiller par eux-mêmes, alors que le monde est en proie à un des moments les plus effroyables de son histoire.

On retrouve diverses références cinématographiques dans ce récit : La Famille Robinson avec cet aspect de débrouillardise qui caractérise les ‘naufragés’ de la civilisation. On appréciera aussi cet accent naïf de La Guerre des Boutons, mais doté d’une nuance dramatique sous-jacente qui charpente le récit. De plus, lorsque la petite bande d’enfants rencontre un soldat allemand rescapé en fin du premier tome, difficile de ne pas se souvenir d’Après la guerre, avec Richard Bohringer.

De toutes ces références qui émaillent nos souvenirs, Hardoc tire son épingle de jeu en composant un tableau à la fois touchant et réaliste. Les personnages sont très bien composés, les rendant très attachants.

La Guerre des Lulus mérite donc qu’on s’y attarde, ces 54 pages lui conférant une réelle densité malgré l’apparente légèreté des planches. Notez enfin qu’on retrouve en fin de ce premier tome les premières pages du tome 2, 1915 Hans, ce qui permet de deviner la tournure dramatique que prennent les événements, ainsi qu’un faux journal et des croquis des personnages.

(par Charles-Louis Detournay)

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