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La Presse BD dans une mauvaise passe

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 janvier 2023                      Lien  
Nous vous chroniquons de temps à autre les publications de Frédéric Bosser dans notre rubrique « Presse et fanzines ». Cette fois, elles occupent l’actualité car le timonier de "dBD", de "L’Immanquable" et de la récente revue "Les Arts dessinés", vient d’envoyer à ses lecteurs un pathétique appel au secours, suppliant à ses lecteurs « fidèles ou occasionnels » de s’abonner le plus vite possible. En cause : une édition prise en tenaille en une chute dramatique des ventes en kiosque et un prix du papier qui atteint des sommets stratosphériques.
La Presse BD dans une mauvaise passe
Frédéric Bosser en décembre 2022
Ph : D. Pasamonik

C’est un petit groupe de presse BD qui se démarque par sa longévité, sa constance et son dynamise. Il y a d’abord dBD, le mag d’informations sur la BD, dix numéros par an dont deux doubles en juin-août et décembre-janvier ; il y a ensuite, L’Immanquable, onze à douze numéros par an, un mag de prépublications en avant-première, truffé d’interviews de personnalités : Alain Souchon, Philippe Katerine, Teddy Riner, etc. ; il y a enfin, le dernier né, Les Arts dessinés, le trimestriel consacré au dessin, sous toutes ses formes : dessin de presse, illustration, BD, peinture, décoration, architecture, design, etc. Trois belles publications réalisées avec soin. Ces trois titres sont en péril.

Déjà, il y avait eu l’épisode du Covid à l’origine de cette situation « grave mais pas désespérée ». Un confinement qui a empêché de diffuser normalement la presse pendant de nombreux mois. À peine sorti de la pandémie, on constate qu’avec le télétravail, les gens circulent moins, ce qui entraîne une baisse de trafic dans les rues, les métros, les trains… Et donc moins de fréquentation dans les kiosques et les Relay’s dans les gares, entraînant la fermeture de nombreux points de vente.
Puis, dès avant la guerre en Ukraine, une augmentation des prix du papier, autre effet boomerang de la pandémie car les achats se faisant de plus en plus en ligne, la consommation de papier-carton a explosé un peu partout dans le monde. Selon Frédéric Bosser, l’éditeur de dBD, L’Immanquable et Les Arts dessinés, elle serait de « 50% en 2023  ».

«  S’ajoutent, dans le même temps, des revenus publicitaires en baisse, en raison des difficultés économiques de certains de nos annonceurs  » ajoute l’éditeur.
Face à ses impondérables, Frédéric Bosser tend la sébile, ne désirant pas augmenter le prix de ses publications : « Pour y parvenir, dit-il, il nous est important d’augmenter le nombre de nos abonnés, afin de pallier au mieux cette drôle de période. […] Lecteurs fidèles ou occasionnels, nous vous invitons à vous abonner, à vous réabonner ou à offrir un abonnement à un membre de votre famille, un ami, un proche… »

Une résolution de plus pour 2023.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Etude sur la BD Marché de la BD : Faits & chiffres
 
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4 Messages :
  • La Presse BD dans une mauvaise passe
    11 janvier 2023 09:55

    Malheureusement, l’époque n’est plus à la presse papier.
    Un site comme Actua BD correspond mieux à nos modes de consommation de l’information spécialisée. Et peut-être qu’un Actua BD Premium payant aurait ses chances.

    Existe-t-il un modèle économique viable pour les amateurs de magazines papier spécialisés aujourd’hui ?
    Peut-être une revue annuelle d’extrême qualité vendue dans des librairies.

    On ne peut pas aller contre son époque.

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    • Répondu le 11 janvier 2023 à  11:29 :

      Ben jusqu’à présent sur le marché francophone la Bd se lit encore sur papier. Actua BD fait un super boulot mais on se retrouve avec des gens qui postent des commentaires qui descendent des livres sur la base de quelques extraits vite vus sur leur téléphone… l’avenir de la presse, qu’elle soit BD ou pas est probablement dans une double-offre, numérique payant et papier. Ceux qui s’en sortent ont fait ce choix .

      Répondre à ce message

  • La Presse BD dans une mauvaise passe
    30 janvier 2023 09:37, par Trop compliqué à trouver

    Vu que les éditeurs et les syndicats du livres passent ici, voici mon message. Personnellement, si je ne vais plus dans les kiosques, ce n’est pas parce que je lis en ligne (je ne lis rien de payant en ligne), mais uniquement pour 3 choses :

    - Il est très difficile de savoir ce qui sort en magazines dans ce pays, de manière exhaustive, par exemple je pensais qu’il ne sortait plus de ce genre de magazines depuis 15 ans (à part metal hurlant qui a fait un come back pour se replanter, peut être parce que je ne l’ai jamais trouvé sur Lyon, pas faute de l’avoir cherché), et étant donné qu’il existe des podcasts avec des rédacteurs de Glénat et Dupuis qui pensaient la même chose, on peut dire que le boulot de promotion est extrêmement raté, même à l’intérieur de ses acteurs. Et les ventes ne se font qu’à à un public de connaisseurs qui manifestement ne pratiquent pas le bouche à oreille.
    - Deuxio, je n’achète pas de magazines sans savoir ce qu’il y’a dedans, je n’achète pas à la couverture (d’ailleurs en l’état, aucune dans cet article me hyperais à ouvrir mon portefeuille), ce qui fait que j’achète du physique en physique, rarement en ligne et si j’achète en ligne, c’est que j’ai une idée claire du contenu ou une confiance de ce que je pourrai avoir, avec l’Asterix ou les Tuniques Bleues nouveau pas trop de doute sur le contenu. Je suis donc un acheteur potentiel pour les kioskes/buralistes/maison...
    - Mais et c’est là le problème, si auparavant je donnais 80 euros par mois à mon buraliste, depuis la faillite de Prestaliss, non seulement les livraisons sont devenues aléatoires, mais le nombre de kiosque s’est effondré ce qui m’a obligé à changer de kiosque en pure perte de temps, or tous les kiosques ne vendent pas tout et l’outil de repérage des magazines est passé de médiocre/dysfonctionnel à inexistant/inopérationnel... Moi je ne suis pas Dieu, je ne suis pas omniscient, j’habite Lyon, Lyon c’est grand, j’ai déjà fait des tournées pour trouver le kiosque qui vendait le maximum de titres, j’en ai assez de faire ces tours. De plus, comme si ça ne suffisait pas, il est totalement impossible de demander aux kiosquiers de faire venir un titre pour le voir, ils ne veulent même pas vous commander un titre que vous leur acheté pourtant très régulièrement, parce qu’ils ont peur de se faire facturer 100 titres pour 1 commande.

    Donc voilà, depuis 2020, je ne suis plus client, j’ai rage quit, du coup est-ce la faute à l’évolution de la société, ou aux éditeurs et à la chaine de la presse qui marche n’importe comment depuis plus 1945 ?

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    • Répondu le 30 janvier 2023 à  13:37 :

      Les kiosques disparaissent partout, c’est certain, mais il reste des Maisons de la Presse ou des distributeurs de presse de quartier. J’ai du mal à croire qu’il n’y ait pas à Lyon un grand dépositaire de presse avec une offre quasi-exhaustive.

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