Deux types aux allures de fossoyeurs. Une ville éteinte, morose, baignée de cafard et de secrets poisseux. Les acolytes aux airs macabres attendent un rendez-vous. Dans leur hôtel, un producteur tente de prendre sous son aile un musicien sentimental... Et non loin, Omara, créature à la beauté lumineuse, qui semble au centre de bien des agitations de cette bourgade triste du Mississipi.
On pourrait croire à l’énoncé de ces promesses scénaristiques que la ballade suinte le blues le plus pur, celui des origines, celui qui a vu naître la légende Robert Johnson. On pourrait croire que l’ambiance surréaliste et noire de l’œuvre d’Igort et Leila Marzocchi va nous emmener dans un voyage fascinant.
Mais malgré la beauté des images (des peintures, devrait-on écrire), l’intrigue se noie régulièrement dans les effets de style, que ce soit au niveau des dialogues obsédés par les références ou le découpage excessivement élégant.
Et la figure du bluesman Hambone, qui donne son nom au titre, est bien mal choisie : ni son personnage, ni sa musique, ne semblent présents au fil des pages. Dommage.
(par David TAUGIS)
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