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Le Lombard, de sept à septante-sept ans !

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 9 septembre 2023                      Lien  
Hier, c’était la fête au Centre Belge de la Bande Dessinée : le Lombard y tient une magnifique exposition rétrospective de ses 77 ans d’activité avec, en navire amiral (coulé depuis 1988), le Journal Tintin, une expo qui est là pour un an. L’inauguration a été l’occasion d’y faire la fête : plus d’une centaine d’auteurs, jeunes et moins jeunes, étaient présents, notamment ceux qui ont contribué au numéro spécial des 77 ans du Journal Tintin édité en coédition entre Moulinsart et le Lombard et présent en kiosque ces jours-ci. Une édition exceptionnelle destinée à devenir un collector.

C’était une journée menée de main de maître par l’attachée de presse du Lombard, Diane Rayer : petit déjeuner sur le toit des éditions, celle où trône l’enseigne mythique de Tintin et Milou, un monument classé par l’Etat belge, figurez-vous. Puis visite du Centre Belge de la Bande Dessinée de l’exposition Le Lombard, une affaire de famille, où se déploie toute la créativité de la maison créée par Raymond Leblanc avec le lancement du Journal Tintin le 26 septembre 1946.

Le Lombard, de sept à septante-sept ans !
Guy Leblanc, fils de Raymond Leblanc, ancien DG la la maison et Vincent Montagne, président de Media-Participations, la holding qui contrôle les éditions du Lombard.

Nous avons eu l’occasion de complimenter la directrice du centre belge, Isabelle Debekker, et le commissaire de l’exposition Thierry Bellefroid, celle-ci est exceptionnelle non seulement dans sa conception mais également dans sa scénographie. Car, c’est la problématique : comment synthétiser dans un parcours 77 ans d’œuvres et d’événements qui ont pesé lourd dans l’histoire de la bande dessinée sans que ce soit indigeste en termes de contenu ?

Thierry Belleffroid, commissaire de l’exposition et Gauthier Van Meerbeek, directeur éditorial des éditions du Lombard, avec les hologrammes de Hergé et Paul Cuvelier.

« En créant une sorte de Showroom » nous dit Thierry Bellefroid, à l’exemple d’une enseigne de meubles que parcourrait une famille. Ici, point de nom exotique scandinave : mais des situations organisées chronologiquement qui évoquent le bureau, la cuisine, le salon, la chambre, le séjour TV, le jardin, la salle de jeu des enfants… et même les WC ! Des lieux ponctués de notations « poil à gratter » de Clarke et Johan De Moor.

Un concept original : le showroom de la BD
Photo ; D. Pasamonik (L’Agence BD)
Gauthier Van Meerbeek cherche les trésors dans les placards
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Mais où sont donc les planches : de magnifiques originaux signés Jacobs, Cuvelier, Laudy, Martin, Tibet, Hermann, Dany, Rosinski, Pratt et les dizaines de talents incontournables ? Dans les placards ! Il faut ouvrir les portes des armoires pour découvrir ces merveilles. Une visite indiscrète chez des amis… L’expo durera un an en ces lieux mais changera, pour des raisons muséales, trois fois ses choix de planches.

Avec Thierry Bellefroid, Pierre Saysouk, le graphiste indépendant en charge des expos du CBBD, et la fine équipe pour la scénographie de l’expo : Ezilda Tribot, puissamment soutenue par Ève Sarfati et Élodie Descoubes du Studio Golem (Nantes)
Photo : Kelian Nguyen

Parallèlement, les expos temporaires continueront à tourner. En ce moment, une expo Odyssée : aux origines de Blake et Mortimer à propos du Rayon U de Jacobs et de sa suite, La Flèche ardente (Jusqu’au 1er oct. 2023), une expo Marcello Quintanilha, le prodige de la BD brésilienne qui finit demain, et Judith Van Istendael, Artfully Moving.

C’est la fêêêête ! (air connu)

Elle commença par de nostalgiques discours où, notamment, Vincent Montagne, PDG de Média-Participations et président du Syndicat National français de l’Edition relata ses débuts au contrôle de gestion du Lombard à l’âge de 27 ans. C’était au moment où le groupe venait de racheter la maison de Raymond Leblanc, alors dirigée par son fils Guy Leblanc. « J’ai eu l’occasion de rencontrer Edgar P. Jacobs peu de temps avant sa disparition » se rappela-t-il avec une pointe d’émotion dans la voix.

La suite de la soirée fut l’occasion de retrouvailles, la nouvelle génération croisant l’ancienne. Grzegorz Rosinski déplorait que le lieu manqua de chaises, tandis qu’Hermann, fringant comme un gardon, s’excusait de quitter l’assemblée car il avait une heure de marche à parcourir avant d’entrer chez lui à l’heure où d’autres s’exfiltraient pour regarder le match d’ouverture de la coupe du monde de rugby 2023 : France - Nouvelle-Zélande. Une soirée inoubliable.

Marcello Quintanilha et François Boucq, qui est un peu celui qui l’a fait découvrir auprès du public francophone.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

« Le journal pour les jeunes de 7 à 77 ans » a-t-il pour autant dit son dernier mot ? Rappelons-nous qu’Alain Saint-Ogan, l’historique créateur de Zig & Puce, repris par Greg pour le Journal Tintin, demanda, ses 77 ans révolus, s’il pouvait continuer à lire le journal... On lui en avait bien entendu accordé la licence. Cela ouvre donc, des perspectives…

L’équipe d’ActuaBD aux 77 ans du Journal Tintin. De g. à dr. Christian Missia Dio, Damien Boone, Charles-Louis Detournay, Didier Pasamonik, Kelian Nguyen
Photo : Kelian Nguyen

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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