En cette année 1797, le baron de Münchhausen est aux portes de la Chine… Alors qu’il essaye de se frayer péniblement un chemin dans ce paysage escarpé de neige et de pierres, il fait la mauvaise rencontre de trois brigands accompagnés de chiens-loups. Dans sa fuite le baron chute et déclenche une avalanche.
Il est miraculeusement sauvé par un petit homme qui habite au pied d’un lieu étrange : le Mont Fantôme. La légende raconte que celui qui parviendra en son sommet récupèrera une âme. Peut-être une solution pour échapper au joug de la mort qui le suit depuis longtemps ? Un périlleux voyage l’attend : des fantômes voleurs d’esprits, des éléments déchaînés, un poisson géant et des démons guerriers, avec peut-être l’amour au bout du chemin…
Après son premier voyage en Orient où les oranges et rouges éclataient, après les Amériques et son florilège de bruns et de jaunes, Le Baron Münchhausen nous entraîne en Chine, perdu entre terre et nuages, où nous flottons dans les bleus et les gris.
Prix du Meilleur Dessin au FIBD d’Angoulême 2003, Olivier Supiot n’en finit pas repousser les limites de la bande dessinée, prouvant une fois de plus sa dénomination de neuvième art. Jouant avec le lecteur, il alterne les pleines pages et les cases traditionnelles, pour parfois exploser dans un graphisme qui tient souvent plus de la peinture que du dessin traditionnel.
Certes, on sent dans ce troisième tome un certain relâchement dans les aventures du Baron : malgré les loups, le duel, les fantômes et la mort, on aurait préféré un peu plus d’action comme dans le premier volume. Mais cette série vaut avant tout pour ses chemins cachés, ses périples oniriques et ses dessins dévoilés, dont on se félicite qu’ils appartiennent encore à la bande dessinée. Louons donc l’éditeur qui laisse cette carte blanche à Olivier Supiot, et profitons de ce voyage pas comme les autres, car c’est aussi une richesse de la grande production : la diversité.
(par Charles-Louis Detournay)
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Lire les 10 premières pages de troisième tome et six planches du premier tome.
De Supiot, lire les chroniques du Dérisoire et de Marie Frisson.
Les illustrations sont © Supiot/Vents d’Ouest.