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Marché de la BD 2012 : De quels chiffres parle-t-on ? (1/3)

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 13 février 2013                      Lien  
La semaine dernière a été marquée par la bronca d'une certaine catégorie d'auteurs contre les propos de la ministre de la culture Aurélie Filippetti au sujet du marché de la BD. Elle constatait que le 9e art allait plutôt bien dans un marché du livre en net recul. En face, certains auteurs constataient en revanche une situation de misère qui contrastait avec un optimisme impulsé par l'ambiance du festival angoumoisin.

Notre interview était assez anodine et elle a provoqué une réaction virulente.

Face au constat d’un marché en progression (+ 0.5% en euros courants selon Livres Hebdo / Ipsos [1] ; + 0.7% selon GfK [2]), Aurélie Filippetti, plutôt bien renseignée, se félicitait d’une bonne tenue de route de la BD dans le contexte d’un marché du livre en recul (- 2% selon Livres Hebdo / Ipsos).

On parle là de chiffre d’affaires, pas de volumes, car sur ce point, on constate plutôt une baisse (-0.4% selon GfK) : "Ce qui a le plus souffert cette année, c’est le manga plus que la bande dessinée traditionnelle qui s’en sort un petit mieux, constate Virginie Thibierge, analyste chez GfK, ce qui explique le décalage entre le volume et la valeur, la BD traditionnelle franco-belge étant plus chère que le prix moyen du manga. Il y a la série Naruto qui est en baisse parce qu’il y a moins eu de nouveautés mais aussi plein d’autres séries qui marchaient bien qui sont terminées et qui n’ont pas forcément trouvé d’autres séries pour les remplacer sur le marché. Il y a un problème d’offre, une difficulté à s’approvisionner aujourd’hui sur le marché japonais avec de grosses séries qui marchent bien. Il y a quelques signes positifs néanmoins, notamment la série One Piece (Glénat), la série la plus vendue sur le marché, qui fonctionne très très bien, avec un premier tome qui continue à se vendre, ce qui veut dire qu’elle continue à recruter des nouveaux lecteurs."

Marché de la BD 2012 : De quels chiffres parle-t-on ? (1/3)
La BD franco-belge a plutôt bien résisté cette année, selon GfK

Comme nous vous l’expliquions il y a peu, ce sont surtout les grandes surfaces qui souffrent des évolutions du marché, notre analyste le confirme : "Ce qui a le plus souffert, ce sont les grandes surfaces alimentaires. Ce secteur en général ne va pas très bien cette année et il ya eu des réductions de linéaires. On aurait pu penser que des best-sellers comme Titeuf fassent des grosses mises en place, allaient bien fonctionner, mais c’est vraiment en Grandes Surfaces Alimentaires où l’on a une baisse importante en volume et en valeur. C’est une tendance qui est commune à l’ensemble du marché du livre mais ce qui est spécifique à la BD, c’est que, pour le coup, en grandes surfaces culturelles [Fnac, Leclerc, Virgin...] et sur la librairie, on est plutôt positifs, ce qui important à souligner car le contexte est un marché du livre en recul cette année."

Cette progression n’est pas forcément la résultante d’un report d’activité des grandes surfaces sur ces secteurs "Ce sont des livres que l’on achète en faisant ses courses, ce qui est très différent de la démarche qui consiste à se rendre dans une librairie pour acheter une bande dessinée."

Les librairies tirent le chiffre d’affaires

"La problématique de la librairie est de trouver des livres qualitatifs, nous dit Virginie Thibierge. Quand on regarde le top, il y a quand même Chronique de Jérusalem de Guy Delisle (Ed. Delcourt) qui est un livre qui est cher et qui parle de la situation à Jérusalem. Il n’avait pas forcément le profil type d’un gros best-seller et il arrive 9e du top. C’est donc la librairie qui a fait le succès de ce titre un petit peu moins mainstream. Le Prix d’Angoulême a aussi permis d’entrer plus facilement dans ces points de vente."

Le Top 20 des ventes BD 2012 en France (hors comics et Mangas) selon GfK
(c) GfK

En résumé, le recul est surtout dû au manga comme nous vous l’avions expliqué il y a quelques semaines : " Le manga tirait le marché ces dernières années, il est aujourd’hui responsable de son recul."

Ceci sans que le relais soit pris par un autre segment, en dépit de l’envolée du chiffre d’affaires des comics en 2012 : "Il y a un double effet : Walking Dead (Delcourt) qui marche très bien avec la diffusion de la série sur la TV et un effet d’offre avec la reprise par Urban Comics des titres de super-héros, il y a plus d’offres sur le marché et une offre qui est mise en avant. Il y a eu beaucoup de films de super-héros ces dernières années et donc, du coup, cette année, c’est le segment qui progresse le plus : +23% en volume, c’est assez rare d’avoir des progressions comme celles-là. Elle s’est faite en librairies spécialisées et sur Internet."

Les mangas en revanche, manquant de best-sellers, sont en recul.

Donc oui, la ministre a raison, la BD ne va pas trop mal. Mais il est vrai que, pour certains auteurs, la situation est particulièrement précaire. Nous en reparlerons dans ce dossier en trois parties. Comme nous reparlerons des chiffres énoncés qu’il faut prendre avec des pincettes et certainement pas, c’est le cas de le dire, pour argent comptant.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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50 Messages :
  • Marché de la BD 2012 : De quels chiffres parle-t-on ? (1/3)
    13 février 2013 13:24, par Laurent Galandon

    Hello Didier, c’est amusant, tu utilises à plusieurs reprises l’expression "certains auteurs". A qui donc correspond ce "certain" ? Y aurait-il des catégories d’auteurs ;o) ? Et alors lesquelles ? Bien à toi.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 13 février 2013 à  13:43 :

      Cher Laurent, pardon de catégoriser, mais c’est nécessaire pour y voir clair.

      Et oui, il y a bien des catégories. Par exemple, si on prend celle des auteurs dans une situation précaire, il est clair qu’elle n’est pas représentée dans le Top 20 des meilleures ventes figurant dans le tableau de GfK ci-dessus.

      Par ailleurs, il y a beaucoup de gens qui parlent pour les autres. Il est nécessaire de s’interroger sur leur représentativité. J’aborde ce sujet dans mon troisième article.

      Enfin, les chiffres que nous livrent les différentes sources (Ratier/ACBD, Livres/Hebdo, GfK, éditeurs, auteurs...) ne se recoupent pas. Mon deuxième article pointera la complexité de leur interprétation.

      Bonne lecture.

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      • Répondu par Zombi le 13 février 2013 à  15:34 :

        - J’approuve la distinction effectuée par M. Pasamonik, qui aurait dû l’enseigner à la ministre française de la Culture -de la Culture ET du Commerce, faut-il ajouter, puisque ces deux notions se recoupent dans les régimes capitalistes.
        Cette confusion explique largement les réactions d’auteurs de BD français "de gauche" ou "militants", qui n’aiment pas s’avouer qu’ils sont actionnaire d’un système mercantile. Les Belges, de ce point de vue, sont beaucoup plus décomplexés, et n’ont pas honte de reconnaître que la culture est un business.
        - Par exemple, il paraît difficile de considérer M. J. Van Hamme sérieusement comme un "auteur" ; il est employé ou cadre supérieur au service d’une entreprise de service culturel, et applique des recettes rodées destinées à séduire un public adolescent (avec un talent limité, selon moi, comparé à Charlier ou Hergé). Ses revenus s’expliquent par l’élargissement du marché et la fidélité à de vieilles recettes.
        - Bref, les auteurs de BD qui ont une prétention ou une volonté d’être des auteurs indépendants, ne devraient pas attendre du système culturel et commercial autre chose qu’une certaine condescendance ou des paroles réconfortantes. C’est d’autant moins le moment que ce système semble sclérosé, et les bénéfices records des dernières années ressemblent à une bulle spéculative.

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        • Répondu par un auteur le 13 février 2013 à  16:20 :

          Complètement à côté, mais genre y’a une cible, et vous tirez 7 mètres au dessus et dans le mauvais sens, les yeux fermés, sur un labrador sans pattes qui passait pas là. C’est dire si vous êtes tellement loin d’avoir compris la moindre chose.

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      • Répondu par Géo le 13 février 2013 à  16:43 :

        Les chiffres ne se recoupent pas ! Oui, quand on compare les vrais chiffres payés sur les ventes ou seulement les chiffres marqués sur les relevés des ventes ( sur les même secteurs qu’étudient les panels comme les GFK ou Edistat, ventes France seulement et certains panels prennent les ventes internet, d’autres, non) ça ne correspond pas. Voire même comme on évoquait ça sur un autre forum, on a des différences énormes, soit en positif soit en négatif !!! Que les top 50 ou 20 soient à peu près significatifs de la réalité des ventes, OK ! , j’ai dit " à peu près " MAIS en dessous pour la grande majorité des ventes du reste de la production, soit les 5000 ventes par an restantes, les statistiques tiennent plus de la foire à la saucisses qu’autres choses.

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  • Ventes réelles et manipulation des chiffres
    13 février 2013 14:04, par Guerlain

    le tableau des meilleures ventes est intéressant, mais il manque une information fondamentale : les volumes de vente. Il est amusant de voir que les éditeurs ne parlent plus qu’en terme de tirage, et plus de ventes reélles (on observe un phénomène similaire, qui met en avant le nombre mis en place dnas les bacs au lieu des ventes... ce serait comme mesurer le succès d’un film à la capacité des salles qui le projette mùultiplié par le nombre de séance).
    Dans un article du soir que vous aviez référencé dans un autre article, on soulignait que la majorité des premiers tomes se vendaient à moins de 1300 exemplaires, et Xavier Guilbert a mis plusieurs fois en évidence le fossé granidssant entre le tirage initial des blockbuster et leurs ventes réelles.
    Les tirages annoncés commencent aussi à refléter le ralentissement du marché (même les gros coups comme la sortie d’un nouvelle astéris ou un nouveau Titeuf sont assez loin des reocrds de tirage du milieu des années 2000)
    Le raisonnement sur le tirage cache en partie l’érosion des ventes, également dissimulée par l’augmentation du prix des albums, qui assure le CA malgré une baisse du volume.
    Il y a tout une étude économique qui serait intéressant à mener, sur le seuil de rentabilité des albums qui est de plus en plus bas (et la rémunération des auteurs également, malheureusement pour eux) ou l’évolution relative des ventes au lieu d’une évolution uniquement basée sur le volume total. L’explosion des sorties annuelles sur 10 ans est-elle proportionnelle à l’évolution des ventes en volume (pas que je sache, entre autres parce quele lectorat n’a pas suivi en volume non plus ... multiplier par 5 le nombre de sorties en 10 ans n’a pas attiré 400% d’acheteurs en plus)

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    • Répondu par Luc le 13 février 2013 à  16:53 :

      Les chiffres des tirages ne sont pas représentatifs, d’abord les éditeurs abusent beaucoup là dessus ( frime ... ) et ensuite quand Livres hebdo annoncent 227.000 Titeufs vendus, il faudrait savoir le tirage réels dudit Titeuf ; pour voir si ça a fonctionné ... ou pas. Perso, tout le top 20 ou le top 50 des ventes me semble faussé car "non accompagné " des chiffres réels des tirages correspondants ".
      facile d’être en tête avec + de 200.000 ventes, mais si on en a tiré un million,
      ou 800.000, ça ne fait qu’un 5 ème ou un quart de la production écoulée.
      Et du coup la bonne affaire, ben, elle est pas si bonne.

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    • Répondu par lebon le 13 février 2013 à  17:30 :

      Je me réjouis de la baisse des mangas.
      "Etre dans le vent, c’est avoir le destin des feuilles mortes"
      Jean Guitton

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    • Répondu par Ellge le 13 février 2013 à  18:01 :

      Remarque très pertinente de la part de Guerlain... Seules les ventes réelles et leur rapport avec le tirage pourra donner une vision claire du marché. Le nombre de titres mis en marché chaque année ne cesse d’augmenter alors que le nombre de nouveautés a tendance à diminuer (voir les rapports annuels de l’ACBD à ce sujet), ceci alors qu’on voit les gros éditeurs réduire les quantités mises en marché, aussi bien pour les blockbusters que pour les nouveautés d’auteurs moins connus. Leur politique est actuellement d’occuper le marché par le nombre de leur titre et en même temps de réduire les taux de retours. Donc on se retrouve avec les auteurs forcément classés par catégories. Un Fabien Nury se verra offrir un contrat en rapport avec les tirages évalués selon ses précédentes ventes, tirage compris entre 15 000 et 100 0000 exemplaires. De l’autre côté, nous aurons un auteur lambda avec moins d’une dizaine de titres à son actif et dont le tirage évalué sera plutôt proche des 4000 exemplaires avec dans ce cas une visibilité quasiment nulle et donc moins de chance d’obtenir plus la prochaine fois. En définitive, on voit que le marché actuel favorise les auteurs connus et bien implantés et rend de plus en plus difficile à une nouvelle tête de faire sa place et ce malgré les succès critiques de ces derniers. J’ai hâte de lire les deux autres parties de ce dossier.

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    • Répondu par WaDe le 14 février 2013 à  10:16 :

      On observe quand même chez les éditeurs un mouvement de fond : adapter les tirages à des ventes sur 18 mois, voire seulement un an, au lieu de trois. Le coût de stockage est très important (distributeur). Donc, même si les éditeurs cherchent probablement à frimer en bidonnant les chiffres, l’indication du tirage réel dit quand même quelque chose du succès qu’on attend du livre.

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  • Il était une fois en France n’est QUE 20ième.

    A deux trois exceptions les best-sellers sont des valeurs sûres depuis plus de 20 ans.

    Le marché est incapable de faire émerger de nouveaux produits phares ! C’est consternant ! Et les différents spin-off venant confirmer cette règle n’arrangeront jamais les choses.

    Il faut des nouveaux produits pour attirer un nouveau lectorat. Des locomotives ancrées dans leur époque.

    Amis auteurs, à vous !

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  • Dans le CaseMate de ce mois-ci, Zep déclare que son Titeuf ne s’est vendu qu’à 300.000 exemplaires pour un tirage de 1.000.000 exemplaires. Il y a quelques années, le tirage était le double, voire le triple de celui-ci. Effet de la crise ? Où Titeuf est-il devenu « has been » pour les gamins ? Les deux sans doute. Il se dit cependant que d’autres titres de ce top 20 ont fortement chuté (Lucky Luke, B&M)…

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    • Répondu le 13 février 2013 à  19:50 :

      1 millions d’exemplaires tirés de Titeuf et 300.000 ventes seulement, voilà un best sellers
      qui coutent cher à l’éditeur je pense, quand les 2/3 vont être bennés.

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      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 13 février 2013 à  20:09 :

        Ah là là, n’importe quoi. Quand Zep est interrogé, il a sans doute raison. Mais à fin décembre, les chiffres sont bien supérieurs. D’après mon enquête, si l’on tient compte de la Suisse, de la Belgique, d’Internet, des petits points de vente genre maison de la presse, ou des supermarchés qui ne figurent pas dans le panel Ipsos ou GfK, les ventes sont de l’ordre 600.000 ex et les ventes en 2013 aboutiront sans doute 800.000 ex. en cumul. Pas si mal. Il est vrai que c’est bcp moins que le dernier mais la présence sur la TV est moins forte, la grande distribution est dans les problèmes comme l’indique l’analyste de GfK, et toute licence subit une usure, surtout dans la jeunesse, en raison du vieillissement naturel du lectorat.

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        • Répondu le 14 février 2013 à  08:37 :

          Titeuf est sorti le 30 aout 2012, ventes livres hebdo sur 2012 = 227.600 ex,
          si on rajoute ce que vous énoncez après enquête, rajout de la suisse, Belgique, internet, supermarchés etc ...
          vous pensez réellement que ça va monter jusqu’a 800.000 ventes en 2013
          donc quadrupler, presque les chiffres livres hebdo ??
          Et pourtant j’aimerai que vous ayez raison, ayant eu moi même à envoyer mes relevés de droits sur les ventes de mes albums à un nouvel éditeur, pour qu’il se fasse une idée VRAIE des ventes exactes, lui, se basant sur les panels consultées me trouvaient des ventes divisées par 2, et me proposait donc un contrat en conséquence pour ce nouveau travail.
          Les chiffres des panels montrent leurs limites, tout le monde le sait, mais quand ça va du simple ( panels ) au double ( vente réelle ) y a un problême
          car les éditeurs se basent trop souvent sur ces sondages pour proposer un nouveau contrat.

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          • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 14 février 2013 à  09:20 :

            Titeuf est sorti le 30 aout 2012, ventes livres hebdo sur 2012 = 227.600 ex, si on rajoute ce que vous énoncez après enquête, rajout de la suisse, Belgique, internet, supermarchés etc ... vous pensez réellement que ça va monter jusqu’a 800.000 ventes en 2013 donc quadrupler, presque les chiffres livres hebdo ??

            Oui, parce que, comme je l’expliquerai plus longuement demain, le panel Ipsos est plus orienté sur la librairie que sur la grande distribution où Titeuf a une implantation plus large que la moyenne des BD grand public, chez GfK le chiffre est déjà au-dessus pcq GfK a déjà plus de points de vente dans son échantillon, plus orienté vers les GS.

            Par ailleurs, dans le cas Titeuf, la Suisse pèse un poids considérable. Enfin, toute une partie du réseau (maison de la presse, certains circuits de supermarchés,...) échappent à l’analyse GfK & Ipsos. Ce n’est vrai que pour les Méga-sellers comme Titeuf, Tintin, Astérix, ou les Simpsons actuellement.

            Et pourtant j’aimerai que vous ayez raison, ayant eu moi même à envoyer mes relevés de droits sur les ventes de mes albums à un nouvel éditeur, pour qu’il se fasse une idée VRAIE des ventes exactes, lui, se basant sur les panels consultées me trouvaient des ventes divisées par 2, et me proposait donc un contrat en conséquence pour ce nouveau travail. Les chiffres des panels montrent leurs limites, tout le monde le sait, mais quand ça va du simple ( panels ) au double ( vente réelle ) y a un problême car les éditeurs se basent trop souvent sur ces sondages pour proposer un nouveau contrat.

            Les panels donnent surtout les parts de marché des éditeurs sur des circuits de vente donnés. Selon la configuration commerciale de votre BD, les analyses peuvent être très différentes car certains circuits sont plus encombrés que les autres et l’environnement commercial réduit les chances de certains. La librairie spécialisée par exemple souffre d’une offre pléthorique en ce moment.

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          • Répondu par Sergio Salma le 14 février 2013 à  12:59 :

            J’attends impatiemment l’article sur les chiffres car il me semble très improbable pour un titre de s’écouler à 800000 exemplaires en 5 mois. On parle de la nouveauté ou de l’ensemble de la collection ? On parle du tirage ? De la mise en place ? Ou de la vente réelle sortie-caisse ? Les compte-rendus hebdomadaires sur BD Zoom souffrent de la même approximation voire ambiguité. Il y a un hit-parade qui concerne le nombre de mise en place chez les libraires( grandes surfaces, kiosques, librairies spécialisées etc...) . le N°1 est le titre qui ( selon les chiffres communiqués par l’éditeur) est placé en plus grand nombre d’exemplaires. Suivons chacun des albums ; combien de temps reste-t-il en magasin ? Combien sont vendus entre la publication du hit-parade et la publication du hit-parade suivant ? Quel taux de retour ? Le titre pouvant ne pas se vendre mais rester en un certain nombre d’exemplaires dans le magasin( de moins en moins puisque le libraire n’a plus de place physique). Le chiffre exact du tirage il est inscrit sur la rotative qui arrête l’impression. Clic.

            On fabrique le livre. L’estimation, le chiffre du titre précédent, l’estimation, le placement, les ventes sont des chiffres qui peuvent aller du simple au décuple. Combien de livres ont été épuisés pour finalement se retrouver au pilon ! On a effectivement tout placé. Plus moyen de commander le livre. On réimprime. Puis les magasins renvoient les invendus.Ça peut faire très mal, l’optimisme. Le succès dépend parfois de la volonté du libraire de garder le livre plus longtemps ; là est le drame puisqu’il n’y a plus de place donc visibilité réduite. On peut faire un rapprochement avec le cinéma. Quand on dit 1 million d’entrées, c’est un million de tickets vendus. La bande dessinée indiquerait que le film est sorti dans 400 cinémas avec 1000 places dans chaque cinéma ; Donc le chiffre au bout c’est 400000 spectateurs potentiels. On annoncerait donc 400000 et le film serait un succès ?! Et le lendemain on redit que 400000 places sont potentiellement "vendables" ?!

            Les 20 ou 30 premiers titres dans les listes de best-sellers sont certainement dans les meilleurs vendeurs mais impossible avant 5 ou 6 mois de savoir combien d’exemplaires ont réellement et effectivement été vendus au lecteur. Et quelle est au final le n°1 . Pour ça il faudrait reprendre le calcul 10 ou 12 mois après la sortie.

            Une série vit aussi par le réassort. Quand on a une collection de 12 titres, à la sortie du tome 13, chaque libraire prend garde de disposer d’au moins 1 ex de chacun des titres précédents, avec un petit plus pour le tome 1. C’est au bout de l’année que l’éditeur qui a une série qui marche bien fait ses calculs. Chiffre de la nouveauté et chiffre de tout le fond. Cumul,retours, addition, soustraction, champagne ( ou mousseux).

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            • Répondu le 14 février 2013 à  13:44 :

              Et avec tout ça impossible de ne pas parler de la distribution, de ses pressions sur les libraires, de ses enjeux et logiques économiques...

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            • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 14 février 2013 à  15:17 :

              J’attends impatiemment l’article sur les chiffres car il me semble très improbable pour un titre de s’écouler à 800000 exemplaires en 5 mois. On parle de la nouveauté ou de l’ensemble de la collection ? On parle du tirage ? De la mise en place ? Ou de la vente réelle sortie-caisse ?

              Je ferai un point là-dessus. Mais là, je parlais de 800 000 d’une nouveauté en 18 mois.

              Suivons chacun des albums ; combien de temps reste-t-il en magasin ? Combien sont vendus entre la publication du hit-parade et la publication du hit-parade suivant ? Quel taux de retour ? Le titre pouvant ne pas se vendre mais rester en un certain nombre d’exemplaires dans le magasin( de moins en moins puisque le libraire n’a plus de place physique).

              Aucun éditeur ne te donnera ce chiffre. Secret de druide !

              Le chiffre exact du tirage il est inscrit sur la rotative qui arrête l’impression. Clic.

              C’est mieux de voir la sortie chez le relieur.

              On fabrique le livre. L’estimation, le chiffre du titre précédent, l’estimation, le placement, les ventes sont des chiffres qui peuvent aller du simple au décuple. Combien de livres ont été épuisés pour finalement se retrouver au pilon ! On a effectivement tout placé. Plus moyen de commander le livre. On réimprime. Puis les magasins renvoient les invendus.Ça peut faire très mal, l’optimisme. Le succès dépend parfois de la volonté du libraire de garder le livre plus longtemps ; là est le drame puisqu’il n’y a plus de place donc visibilité réduite.

              Tout cela est théorique. Le libraire met en avant des Thorgal qui se vendent et ne mettent pas la 5e Couche en grosses piles. Sauf le Lowenthal pour le plaisir de le retourner, cela va de soi ;)

              On peut faire un rapprochement avec le cinéma. Quand on dit 1 million d’entrées, c’est un million de tickets vendus. La bande dessinée indiquerait que le film est sorti dans 400 cinémas avec 1000 places dans chaque cinéma ; Donc le chiffre au bout c’est 400000 spectateurs potentiels. On annoncerait donc 400000 et le film serait un succès ?! Et le lendemain on redit que 400000 places sont potentiellement "vendables" ?!

              Bah, il y a des sorties à 1000 écrans France qui se réduisent très vite la semaine suivante. On est dans la même situation.

              Les 20 ou 30 premiers titres dans les listes de best-sellers sont certainement dans les meilleurs vendeurs mais impossible avant 5 ou 6 mois de savoir combien d’exemplaires ont réellement et effectivement été vendus au lecteur. Et quelle est au final le n°1 . Pour ça il faudrait reprendre le calcul 10 ou 12 mois après la sortie.

              Je suis d’accord avec cela.

              Une série vit aussi par le réassort. Quand on a une collection de 12 titres, à la sortie du tome 13, chaque libraire prend garde de disposer d’au moins 1 ex de chacun des titres précédents, avec un petit plus pour le tome 1. C’est au bout de l’année que l’éditeur qui a une série qui marche bien fait ses calculs. Chiffre de la nouveauté et chiffre de tout le fond. Cumul,retours, addition, soustraction, champagne ( ou mousseux).

              C’est vrai mais le gros problème de la BD mainstream, c’est que ce réassort ne s’opère plus comme avant.

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              • Répondu par Lol le 14 février 2013 à  22:37 :

                Le libraire met en avant des Thorgal qui se vendent et ne mettent pas la 5e Couche en grosses piles. Sauf le Lowenthal pour le plaisir de le retourner, cela va de soi ;)

                Personnellement j’adore cet humour !

                Répondre à ce message

              • Répondu le 14 février 2013 à  22:43 :

                C’est vrai mais le gros problème de la BD mainstream, c’est que ce réassort ne s’opère plus comme avant.

                Exact, la mise en place s’est bien vendu, mais le libraire ne recommande pas de nouveaux exemplaires, les nouveautés sont là qui prennent la place, le lecteur est passé à autre chose aussi. S’il y avait eu 20 exemplaires dans la librairie, ils auraient vendu les 20, mais il y en a eu 10 alors ils n’en ont vendu que 10. C’est dommage, car un potentiel gros succès se retrouve plombé car non-disponible en boutique, il faudrait que les lecteurs commandent le livre, mais pour ça il faudrait qu’ils soient très très demandeurs et peu le sont, on achète ce qu’on a sous le nez de disponible. Si le libraire vend les 10 exemplaires dans la matinée de mise en place il peut se dire que ça vaut le coup d’en recommander, mais c’est rare, de plus en plus rare, les distributeurs le disent, il ne faut pas trop compter sur le réassort.

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  • Que le marché global de la bande dessinée en France et en Belgique soit à peu près stationnaire dans un environnement qui est légèrement à la baisse est une chose. Mais constater que ce volume de vente est réalisé aujourd’hui sur base de 5000 titres/an alors qu’hier c’était sur base de 1000 titres/an, en est une autre. Force est de constater que la rentabilité d’un ouvrage de bande dessinée a été divisé par 5 en quelques années… Cela rend la création très onéreuse par rapport aux rééditions ou aux traductions (Comics & Manga essentiellement) et les premiers à en subir les conséquences sont bien les créateurs, c’est-à-dire les auteurs.
    Le marché et la notoriété de la bande dessinée restent inférieurs à ceux de la littérature, du cinéma, de la musique et du jeu vidéo et ce quel que soit les difficultés économiques rencontrés par ceux-ci. N’en déplaise à ses thuriféraires, la bande dessinée reste un marché de niche dans l’offre culturelle actuelle. Pourtant, au lieu d’œuvrer à son élargissement et à son épanouissement, ne fut-ce que vers l’étranger où le rayonnement de la bande dessinée franco-belge est liliputien, les quatres grands Éditeurs que sont Delcourt, Media, Glénat et Flamarion/Gallimard passent leur temps à s’étriper sur la conquête de parts de ce (trop petit) marché domestique à coup de surproduction galopante (2500 titres à eux quatre en 2012 !) ! C’est ce qu’on appelle scier la branche sur laquelle on est assis.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 13 février 2013 à  19:58 :

      Que le marché global de la bande dessinée en France et en Belgique soit à peu près stationnaire dans un environnement qui est légèrement à la baisse est une chose.

      Denis, il n’est pas stationnaire. D’après mon enquête, le volume est passé de 40 à 37 millions d’ex. en quatre ans à raison d’une perte d’un million par an. C’est la bulle manga qui se dégonfle. En revanche le CA a progressé en quatre ans en raison d’une hausse du prix moyen (moins de mangas, plus d’intégrales). J’apporterai davantage de chiffres vendredi.

      Mais constater que ce volume de vente est réalisé aujourd’hui sur base de 5000 titres/an alors qu’hier c’était sur base de 1000 titres/an, en est une autre.

      L’économie n’est pas qu’une règle de 3. Dans ces 5000, 2000 mangas et comics qui n’y étaient pas, seulement 2000 vraies nouveautés (en gros).

      Force est de constater que la rentabilité d’un ouvrage de bande dessinée a été divisé par 5 en quelques années… Cela rend la création très onéreuse par rapport aux rééditions ou aux traductions (Comics & Manga essentiellement) et les premiers à en subir les conséquences sont bien les créateurs, c’est-à-dire les auteurs.

      Il est clair q’un éditeur a intérêt a investir dans Naruto, One Piece ou Walking Dead pour faire de la marge. Mais en terme de patrimoine, ils doivent aussi investir dans Thorgal, XIII, Titeuf, Lou et les Blagues de Toto.

      Le marché et la notoriété de la bande dessinée restent inférieurs à ceux de la littérature, du cinéma, de la musique et du jeu vidéo et ce quel que soit les difficultés économiques rencontrés par ceux-ci.

      Normal, son CA est infiniment moindre, il influence donc moins.

      N’en déplaise à ses thuriféraires, la bande dessinée reste un marché de niche dans l’offre culturelle actuelle.

      Je suis d’accord avec cela.

      Pourtant, au lieu d’œuvrer à son élargissement et à son épanouissement, ne fut-ce que vers l’étranger où le rayonnement de la bande dessinée franco-belge est liliputien, les quatres grands Éditeurs que sont Delcourt, Media, Glénat et Flamarion/Gallimard passent leur temps à s’étriper sur la conquête de parts de ce (trop petit) marché domestique à coup de surproduction galopante (2500 titres à eux quatre en 2012 !) ! C’est ce qu’on appelle scier la branche sur laquelle on est assis.

      C’est injuste. Ils n’ont jamais été aussi actifs à l’étranger qu’aujourd’hui, ou sur les marchés dérivés (VPC, kiosque...), mais il est vrai que ce sont les "notoriétés" qui sont privilégiées sur ces marchés suiveurs.

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      • Répondu par Lapiere le 14 février 2013 à  10:45 :

        Didier, partons de ce sur quoi nous sommes d’accord : la bande dessinée n’a ni l’audience, ni la notoriété ni le volume commercial et financier de la musique, la littérature, le cinéma ou le jeu vidéo. Une des raisons en est (il en est d’autres) que, en francophonie, le CA global de la bande dessinée est bien plus petit que celui des quatre autres secteurs cités.

        Or que voyons-nous ? Que l’offre en terme de titres a été multipliée par plus de 3 en quelques années (1500 titres en 2000, 5100 titres en 2012) pour un volume de vente qui lui est passé d’environ 30 millions d’ex. en 2000 à 37millions en 2012. Soit une progression à peine augmentée de 20% en regard des 300% d’augmentation en nombre de titres ! Il y a comme un gouffre !

        Toute la bande dessinée franco-belge souffre de ce hiatus profond entre l’inflation de titres et le volume de vente global : mis à part l’une ou l’autre exception (les Tuniques Bleues, par exemple) tous les best-sellers ont vu leurs chiffres de vente divisés à peu près par deux en cinq ans. La vente moyenne d’un titre de bande dessinée est passée de 5000 ex (en 2000) à moins de 1500 ex. Il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir de cette situation. Je ne suis pas de ceux qui s’amusent à voir la bande dessinée dite "mainstream" perdre de son aura commercial, car c’est de cette bande dessinée-là dont tout le marché est tributaire (en plus du fait que j’ai un réel respect pour leurs auteurs).

        Serais-je injuste avec le G4 des éditeurs de la bande dessinée franco-belge ? Peut-être, mais je ne crois pas. J’essaie d’être plutôt réaliste. En dix ans qu’ont-ils réussi sur les marchés européens en comparaison avec les éditeurs de Comics et de Manga ? Qu’est-ce qui aurait pu empêcher notre G4 de créer une plateforme commune pour s’installer ensemble sur les marchés étrangers (européens) ? Ils l’ont fait, avec Iznéo, pour la BD numérique alors qu’il n’y avait même pas de marché (il n’y a pas de vraie demande, la bande dessinée franco-belge n’est pas réellement piratée) ! Tu parles de VPC, mais as-tu eu connaissance des chiffres de vente VPC rien que pour Dupuis en 2000 - 2004 ? On en est loin aujourd’hui ! Quand on voit l’impact commercial de cette façon de vendre à l’Ecole des Loisirs, chez Bayard ou chez Milan, je me dis qu’il y a encore pas mal de marge à aller chercher pour la bande dessinée dans ce créneau-là. Mais, au contraire, sans doute par la faute de s’être éparpillé en investissements (déficitaires) dans l’internet et le numérique, cette VPC, négligée, ils en font quoi aujourd’hui ?

        Mais il y a, à mes yeux, plus grave : la restructuration des forces de vente. Sans entrer dans les détails, on peut affirmer que le nombre de délégués commerciaux est globalement inférieur par rapport aux années 2004-2005 alors que le nombres de titres à présenter aux libraires est en augmentation constante depuis ces années-là et que le nombre de points de vente du premier niveau est stable. J’y vois, tout simplement, un manque d’investissement dans le marché domestique au profit de politiques financières. Rendre les Diffusions indépendantes des Éditeurs leur a donné des obligations de rendements financiers en lieu et place d’obligation de volume de vente. Auparavant, la diffusion intégrée à l’éditeur avait l’obligation de vendre un maximum d’albums en fonction d’un budget donné et des priorités éditoriales, aujourd’hui, organisées en sociétés indépendantes dont l’éditeur est un client captif, elles se doivent avant tout d’être bénéficiaires. Ce n’est pas la même chose. Un délégué commercial du G4, quand il visite un libraire, avait en moyenne en 2012 plus de 90 titres à lui présenter ! Dans ce cas, difficile de parler contenu, de parler bande dessinée, de parler dessin ou scénario. Dans ce cas, pour aller plus vite, le plus souvent, on parle chiffres. Des chiffres qui sont dans une spirale négative depuis plusieurs années…

        Je peux me tromper (et je ne demande qu’à être contredit) mais pour moi, la suproduction planifiée et la Diffusion étranglée par des impératifs avant tout financiers sont les principaux responsables de la contraction importante des chiffres de vente au titre que l’on constate aujourd’hui.
        Bien entendu, tout le secteur culturel subit la crise économique de plein fouet ; le contexte économique global n’est pas favorable en ce moment.
        Mais pourtant ni Guillaume Musso, ni Katherine Pancol, ni Bernard Werber ne voient le chiffre de vente de leur nouveauté divisé par deux sur les cinq dernières années. "La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert", le deuxième roman du suisse francophone Noël Dicker, se vend à déjà plus de 750 000 ex. L’année dernière dernière "Rien ne s’oppose à la Nuit" de Delphine Vigan avait fait de même.

        La bande dessinée franco-belge n’est pas encore assez mature économiquement parlant que pour pouvoir rivaliser ne fut-ce qu’avec le monde littéraire.
        La bande dessinée franco-belge n’est pas une industrie, elle reste un artisanat.

        Vœux pieux, je sais, mais tout de même : et si, au lieu de se battre pour quelques pourcentages de ce marché restreint, le G4 œuvrait d’abord à faire grandir le rayonnement, la notoriété et l’aura de la bande dessinée franco-belge ? Elle le mérite.

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        • Répondu le 14 février 2013 à  14:24 :

          Sans support grand public (quel qu’il soit ), à mon avis, ce rayonnement est impossible. Autrefois il y avait de la bd dans tous les journaux. On la lisait ou pas mais elle était là. C’était pas grand chose la bd et quoi qu’on en dise, notamment sur ce site, c’est à peine mieux considérer aujourd’hui par les non lecteurs.

          Alors s’il faut aller dans une librairie spécialisée et dépenser 15 ou 20€ pour découvrir de nouveaux titres il n’y a aucune chance que ça se vende sérieusement...

          Ou parle-t-on de 90% de la production à part dans les supports spécialisés ? Nulle part ! Alors que le dernier titre de machin, film avec truc ou jeu qui déchire, partout !...

          Un autre exemple, vous avez envie de lire une bonne bd dans le train, vous allez au kiosque avant de partir et vous trouvez quoi ? Rien ! Le dernier ce que vous voulez en DVD ( dans une maison de la presse c’est un comble ! ), le dernier Werber, Nothomb, Gallimard, livre de poche ou ce que vous voulez, mais la bd, que dalle ! Alors que, mince ! Ca devrait, non ?

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          • Répondu par Lapiere le 14 février 2013 à  17:08 :

            J’y vois en effet le symptome du fait que la bande dessinée n’est pas encore considérée dans l’offre basique (primaire) culturelle en France (et en Belgique, mais de façon moins nette). Je trouve qu’au lieu de se battre pour espérer obtenir quelques % de plus d’un gateau de 37 ou 40 millions d’albums dans une gueguerre qui paupérise une franche importante des auteurs et qui met en difficulté pas mal de libraires, les éditeurs, et avec eux l’ensemble du métier, devraient se poser la question : comment augmenter le gateau à 50 ou 60 millions d’album ? L’opération 48H/BD est probalement une première et timide réponse… Il faudra beaucoup beaucoup plus.

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 14 février 2013 à  15:06 :

          Or que voyons-nous ? Que l’offre en terme de titres a été multipliée par plus de 3 en quelques années (1500 titres en 2000, 5100 titres en 2012) pour un volume de vente qui lui est passé d’environ 30 millions d’ex. en 2000 à 37millions en 2012. Soit une progression à peine augmentée de 20% en regard des 300% d’augmentation en nombre de titres ! Il y a comme un gouffre !

          Oui, et alors ? Là dedans, il y a près de 1500 mangas dont moins d’une centaine fait du vrai chiffre et le reste vend peut-être à 2000 ex en moyenne. Sauf que le point mort est en-dessous de mille. Idem pour les indépendants, (pas fait le calcul mais disons) 1000 titres qui tirent entre 500 et 1500 ex avec un point mort en dessous de 500ex (car ce sont des livres chers).

          La vente moyenne d’un titre de bande dessinée est passée de 5000 ex (en 2000) à moins de 1500 ex.

          D’où sors-tu ce chiffre ? Il n’y a pas d’étude sur ce sujet. Encore une fois, comme énoncé ci-dessus, c’est le seuil de rentabilité (point mort) qui compte. On peut être rentable à 500 ex.

          Je ne suis pas de ceux qui s’amusent à voir la bande dessinée dite "mainstream" perdre de son aura commercial, car c’est de cette bande dessinée-là dont tout le marché est tributaire (en plus du fait que j’ai un réel respect pour leurs auteurs).

          Ca c’est différent. Que la BD Mainstream recule, c’est une réalité. N’est-ce pas là la conséquence visible du "switch" vers les mangas ?

          Serais-je injuste avec le G4 des éditeurs de la bande dessinée franco-belge ? Peut-être, mais je ne crois pas. J’essaie d’être plutôt réaliste. En dix ans qu’ont-ils réussi sur les marchés européens en comparaison avec les éditeurs de Comics et de Manga ?

          Encore une fis, tu compares une industrie de 10 (Japon) à deux (US) fois supérieure à la nôtre, soutenue par un cinéma/TV puissant. Une réponse proto-manga comme Les Légendaires semble une piste. Alors oui, nous sommes colonisés.

          Qu’est-ce qui aurait pu empêcher notre G4 de créer une plateforme commune pour s’installer ensemble sur les marchés étrangers (européens) ? Ils l’ont fait, avec Iznéo, pour la BD numérique alors qu’il n’y avait même pas de marché (il n’y a pas de vraie demande, la bande dessinée franco-belge n’est pas réellement piratée) !

          Bonne idée, cela dit.

          Tu parles de VPC, mais as-tu eu connaissance des chiffres de vente VPC rien que pour Dupuis en 2000 - 2004 ? On en est loin aujourd’hui !

          Tu parles du service de Dupuis. Pendant ce temps-là, Atlas ou Hachette, dont les fichiers sont puissants, font des scores.

          Quand on voit l’impact commercial de cette façon de vendre à l’Ecole des Loisirs, chez Bayard ou chez Milan, je me dis qu’il y a encore pas mal de marge à aller chercher pour la bande dessinée dans ce créneau-là. Mais, au contraire, sans doute par la faute de s’être éparpillé en investissements (déficitaires) dans l’internet et le numérique, cette VPC, négligée, ils en font quoi aujourd’hui ?

          Je trouve qu’ils ne se débrouillent pas si mal.

          Mais il y a, à mes yeux, plus grave : la restructuration des forces de vente. Sans entrer dans les détails, on peut affirmer que le nombre de délégués commerciaux est globalement inférieur par rapport aux années 2004-2005 alors que le nombres de titres à présenter aux libraires est en augmentation constante depuis ces années-là et que le nombre de points de vente du premier niveau est stable.

          Ceci est vrai mais cela a un coût : Média-Participations a perdu des parts de marché en 20 ans, mais peut-être au profit d’une meilleure maîtrise des marges. Le sens de l’histoire est de traiter de plus en plus par Internet plutôt qu’entretenir une armée de salariés.

          J’y vois, tout simplement, un manque d’investissement dans le marché domestique au profit de politiques financières.

          C’est possible, mais tu oublies la création d’une nouvelle force de vente ces dernières années : Delsol. Là encore, aucune étude n’a été faite.

          Rendre les Diffusions indépendantes des Éditeurs leur a donné des obligations de rendements financiers en lieu et place d’obligation de volume de vente. Auparavant, la diffusion intégrée à l’éditeur avait l’obligation de vendre un maximum d’albums en fonction d’un budget donné et des priorités éditoriales, aujourd’hui, organisées en sociétés indépendantes dont l’éditeur est un client captif, elles se doivent avant tout d’être bénéficiaires. Ce n’est pas la même chose. Un délégué commercial du G4, quand il visite un libraire, avait en moyenne en 2012 plus de 90 titres à lui présenter ! Dans ce cas, difficile de parler contenu, de parler bande dessinée, de parler dessin ou scénario. Dans ce cas, pour aller plus vite, le plus souvent, on parle chiffres. Des chiffres qui sont dans une spirale négative depuis plusieurs années…

          Certes, mais c’est aussi la structure de la clientèle qui veut cela : le gros du chiffre se fait dans les Leclerc, Fnac, Amazon... Grands amateurs de scoring. L’Internet fait des progression à deux chiffres depuis des années.

          Je peux me tromper (et je ne demande qu’à être contredit) mais pour moi, la surproduction planifiée et la Diffusion étranglée par des impératifs avant tout financiers sont les principaux responsables de la contraction importante des chiffres de vente au titre que l’on constate aujourd’hui.

          Peut-être mais l’économie se rappelle vachement à notre souvenir ces derniers temps. Franchement, dans les 5000 bouquins, tu comptes 2000 mangas/US et un bon nombre de nvlles édit./ intégrales réinstallant du fonds, cela fait 2000 vraies nouveautés. Je ne vois pas de surproduction planifiée.

          Bien entendu, tout le secteur culturel subit la crise économique de plein fouet ; le contexte économique global n’est pas favorable en ce moment. Mais pourtant ni Guillaume Musso, ni Katherine Pancol, ni Bernard Werber ne voient le chiffre de vente de leur nouveauté divisé par deux sur les cinq dernières années. "La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert", le deuxième roman du suisse francophone Noël Dicker, se vend à déjà plus de 750 000 ex. L’année dernière dernière "Rien ne s’oppose à la Nuit" de Delphine Vigan avait fait de même.

          On peut parler d’Harry Potter. Mais peut-être qu’une certaine vision de la BD est en passe d’âtre obsolète. Et surtout, une commercialisation "à l’ancienne" qui comptait bcp sur les Grandes Surfaces.

          La bande dessinée franco-belge n’est pas encore assez mature économiquement parlant que pour pouvoir rivaliser ne fut-ce qu’avec le monde littéraire. La bande dessinée franco-belge n’est pas une industrie, elle reste un artisanat.

          D’où sa difficulté à essuyer les chocs macro-économiques (Gdes Surfaces, Internet...) mais plus le paquebot est petit, mieux il négocie les virages.

          Vœux pieux, je sais, mais tout de même : et si, au lieu de se battre pour quelques pourcentages de ce marché restreint, le G4 œuvrait d’abord à faire grandir le rayonnement, la notoriété et l’aura de la bande dessinée franco-belge ? Elle le mérite.

          Ça c’est clair mais elle a, au sein du BIEF (Bureau International de l’Edition Française) une cellule dédiée à ça.

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          • Répondu par Lapiere le 14 février 2013 à  16:56 :

            - On peut être rentable à 500 exemplaires. Oui. En oubliant de payer l’auteur. Et c’est bien de cela dont on parle. On peut avoir un point mort en dessous de 1000 ex, oui en achat de droit, pas en création. Or c’est bien les créateurs qui encaissent le coup aujourd’hui. (même les rééditions en intégrale ont un point mort très largement supérieur à 1000 ex !)

            - Le Manga comme le Comics et les indés font partie de la sur-offre du marché de la BD, le "mainstream" ne souffre pas nécessairement que d’un switch vers le Manga mais d’une offre sur-abondante qui fait s’éparpiller les ventes. La plus belle preuve est que l’infléchissement des ventes de Manga ne profite à personne. C’est bien la sur-offre et l’éparpillement des achats qui provoque la baisse des ventes moyenne par titre.

            - Je ne parle pas de vendre de la bande dessinée franco-belge aux USA et au Japon, c’est utopique !, mais de sa présence en Europe où elle était installée depuis des décennies (Hollande, Italie, Espagne, Allemagne, pays nordiques,…) et où nous avons regardé, et laisser faire, le manga et le comics devenir hégémoniques en quelques années…

            - Ni Atlas ni Hachette n’ont, en terme de création, le moindre poids comparé au G4. Je parle ici, et depuis le début, du point de vue des auteurs-créateurs de bande dessinée.

            - Il n’en reste pas moins que plus de 1000 points de ventes visités par les délégués commerciaux ne sont pas des Leclerc, des Fnac ou des Amazon. Et que le poids de ces points de ventes sur le scoring final est loin d’être négligeable dans la mesure où c’est bien souvent là que se crée la notoriété et le début d’un succès. Et je n’oublie pas Delsol, crée en 2003, il entre dans le process décrit.

            - Le G4 des éditeurs ont tous un label Manga et/ou Comics. Ils ont tous (sauf Delcourt) planifié un très grand nombre de rééditions et/ou intégrales. Cela participe bien évidemment à la surproduction planifée. Des achats de droits et des rééditions, c’est une façon bien commode d’éditer beaucoup de titres à moindre coût. Tout cela fait sans doute de la marge, mais pas de la création.

            - On peut parler d’Harry Potter, mais aussi de Twilight, de 50 nuances de Grey, de Millenium. La littérature anglo saxonne et la littérature française sont capables de renouveler régulièrement leurs best-seller. Pourquoi la bande dessinée n’y arrive-t-elle pas ? Pendant des décennies, la bande dessinée se vendait "toute seule", sans effort. Quand le phénomène s’est mis à ralentir, au début des années quatre-ving-dix, cela a été le moment d’une petite crise. Puis est arrivé le Manga qui, ô miracle, se vendait à son tour sans effort ! Aujourd’hui le Manga régresse lui aussi. Ne serait-il pas temps que le marché de la bande dessinée franco-belge devienne enfin adulte ? Quand je parle de la notoriété, du rayonnement et de l’aura de la bande dessinée franco-belge, je pense avant tout à son importance au sein de la culture et du marché francophone. Il y a encore beaucoup de chose à y faire.

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            • Répondu le 15 février 2013 à  00:17 :

              Pourquoi parlez-vous sans cesse de la bande dessinée franco-belge, au niveau européen, et jamais de bande dessinée européenne justement ? C’est rabaissant pour les auteurs italiens, espagnols, allemands, etc.

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              • Répondu par Lapiere le 15 février 2013 à  09:07 :

                J’utilise le terme franco-belge pour identifier et pour qualifier un type d’album (cartonné, couleurs, format A4, etc…) différent de celui des Manga et Comics. Aucun rapport avec l’origine nationale des auteurs. Je travaille d’ailleurs avec assez de dessinateurs catalans et italiens que pour être largement au-dessus de tout ça. C’est votre intervention qui est blessante.

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  • Marché de la BD 2012 : De quels chiffres parle-t-on ? (1/3)
    14 février 2013 02:09, par un auteur de plus

    Je m’interroge.

    La précarité des auteurs n’est pas à remettre en cause.
    Mais au risque d’en faire bondir plusieurs voici une série de réflexions, (s’il vous-plaît, au lieu de me dire que je suis un imbécile ou un génie, tout est possible, répondez de façon constructive !)

    Quand il y a quelques années un jeune auteur potentiel ne parvenait pas à être édité il se disait qu’il manquait de talent, de chance ou de considération et cherchait un travail ailleurs. Aujourd’hui, est-ce ce que trop de jeunes auteurs ne se disent pas qu’ils vont en faire leur métier au premier contrat ? Ne serait-il pas plus juste de dire que c’est un "métier" une fois que l’on peut en vivre ? La précarité n’est-elle pas plutôt trop de précipitation ? Combien de précaires aujourd’hui n’auraient jamais publiés hier ?

    Les auteurs qui en vivent bien, comme les éditeurs, sont ceux qui ont publié un succès (modeste ou incontournable). Je comprends que l’on oppose éditeur et auteurs (et il y a des raisons de le faire) mais il y a aussi des éditeurs qui galèrent. On parle de petits éditeurs mais jamais de petits auteurs.

    Quand je lis dans des interviews la somme de travail que devait abattre d’anciens auteurs (Pratt, Uderzo, Morris, Franquin, Hergé, Jacobs, etc...) Dans quelles mesures les choses ont empiré pour les auteurs ? Combien d’auteurs oubliés, qui ont travaillés plusieurs années, n’arrivaient pas à joindre les deux bouts par leur pratique artistique ?

    Auteur de bande dessinée est une profession libérale. Les éditeurs sont les clients. Et comme on le dit "le clients est roi". Combien de personnes à leur compte mettent la clé sous la porte faute de clients qui veulent payer le prix ? Je ne dis pas que c’est une bonne chose ni que c’est souhaitable mais c’est une réalité qui existe partout ailleurs. Un auteur est libre d’accepté ou non un contrat. Pour les auteurs qui exercent depuis plusieurs années c’est une catastrophe mais pour une personne qui tient une boutique aussi !

    Un auteur qui ne travaille plus ne touche pas de chômage. Mais quel auteur serait d’accord pour cotiser avec la moitié de ce qu’il gagne en brut comme le fond (sans toujours s’en rendre compte) les salariés ? N’est-ce pas à l’État d’encadrer la profession et les contrats sans attendre que ce soient les éditeurs qui fassent un geste ? Pourquoi le feraient-ils ? Si les auteurs devaient cotiser la moitié de ce qu’ils gagnent que proposeraient les éditeurs ? Pourraient-ils rester au même tarif ? Autant d’auteurs accepteraient-ils ?

    Je m’interroge.

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    • Répondu par Géo le 14 février 2013 à  08:42 :

      Ne faudrait -il pas que les auteurs puissent avoir un statut comme celui des intermittents du spectacle ?? Ayant des membres de ma famille dans chacune de ces branches, la différence entre les deux métiers est presque imperceptible,
      sauf que les intermittents ont un statut bien meilleur.

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      • Répondu le 14 février 2013 à  10:09 :

        Et oui. Le soucis c’est qu’un auteur de bd qui ne vend pas assez pour toucher des droits ( la plupart ) n’est payé que pour les pages terminées et validées ( s’il faut recommencer une page, elle n’est pas payée plus cher ) et qu’entre deux albums il ne touche absolument rien, chômage ou quoi que ce soit. On ne considère pas la préparation et le développement d’un nouveau projet comme du travail, pour un intermittent, si.

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    • Répondu le 14 février 2013 à  09:32 :

      Les auteurs devraient être payé en salaire pendant la durée de la réalisation du bouquin, ainsi ils bénéficieraient de la sécurité sociale, des indemnités chomage en fin de contrat (si plus de boulot) et d’une retraite. C’est comme ça que ça se passait avant les années 80, les auteurs touchaient un salaire quand ils bossaient à Pilote, chez Pif, Métal hurlant, Fluide, Mickey, Record etc... C’est avec l’abandon des périodiques que cette pratique a changé. Il faudrait y revenir, rien ne l’empêche, et les auteurs méritent un véritable statut avec une protection sociale, comme tous les travailleurs. Certains rétorqueront qu’ils y a les AGESSA et la maison des artistes, mais pour en bénéficier il faut y avoir une immatriculation, et le seuil de revenu en droit d’auteur pour y avoir droit est tellement élevé (par rapport aux avaloirs en cours aujourd’hui) que la plupart des auteurs publiés en sont refusés (bien que leur éditeur y verse les cotisations obligatoires). Ces auteurs ne bénéficient de la Sécu que par celle de leur conjoint, ou sont à la CMU.

      Ces remarques concernent les auteurs français, les belges se débrouillent autrement (en société individuelle pour beaucoup, un peu profession libérale donc).

      Que les auteurs soient salariés de la maison d’édition pendant la réalisation d’un livre est tout à fait envisageable et souhaitable, le SNAC devrait se pencher sur cette pratique généralisée il y a quelques années mais malheureusement abondonnée depuis.

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      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 14 février 2013 à  10:10 :

        Enfin une revendication claire.

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        • Répondu le 14 février 2013 à  11:42 :

          Certes, mais qui va avoir assez de poids pour la porter ? Comment y contraindre les éditeurs ?

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        • Répondu par Stephen le 14 février 2013 à  13:07 :

          Bien d’accord avec vous.

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          • Répondu le 15 février 2013 à  08:06 :

            Auteurs salariés de la maison d’édition pendant la réalisation d’un livre est tout à fait envisageable et souhaitable, le SNAC devrait se pencher sur cette pratique généralisée il y a quelques années mais malheureusement abondonnée depuis.

            Très bonne idée, celà déjà donnerait un VRAI STATUT AUX AUTEURS, car vous le savez tous, à l’heure actuelle, les droits chomage nous sont interdits, la retraite est cotisée rarement à l’ircec par ceux qui le peuvent !! Quant à la maladie, et bien, elle nous est carrément interdite AUSSI.

            Si le snac peut ou veut travailler sur cette idée, je pense qu’elle est bonne.
            Qu’au moins nous ayons à peu près des droits comme les intermittents.

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            • Répondu le 15 février 2013 à  09:59 :

              C’est d’ailleurs assez étonnant que depuis le temps, on en soit toujours à se poser ces questions de reconnaissance de ce métier.
              Bien sur que ça devrait ouvrir des droits et la même protection que n’importe qui. Mais qui va défendre ce point de vue ? Représentant de qui auprès de qui ? LE SNAC auprès du SNE ? Comment les amener à négocier ?

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      • Répondu le 14 février 2013 à  10:28 :

        Que les auteurs soient salariés de la maison d’édition pendant la réalisation d’un livre est tout à fait envisageable

        Tout à fait, comme un télétravailleur classique dans une entreprise lambda.
        Même si les charges dues et versées seront plus hautes que ce qui est versé actuellement aux agessa et MDA, celà irait vers une moindre précarisation des auteurs. Ou, comme dit aussi, un statut similaire aux intermittents du spectacle,
        avec droits aux assedics entre deux travaux. ca éviterait ces auteurs, travailleurs en dessous de pauvres, donc ultra pauvres qui représentent 80 à 85% de la profession. Le SNAC devrait, comme vous dites essayer d’agir en ce sens même s’il y aura forcément d’horribles blocages des éditeurs.

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        • Répondu le 14 février 2013 à  20:51 :

          même s’il y aura forcément d’horribles blocages des éditeurs.

          Pour quelles raisons les éditeurs s’opposeraient-ils à cette pratique ?

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      • Répondu par pol le 15 février 2013 à  00:49 :

        vous mélangez tout. les auteurs étaient salariés quand ils dépendaient d’un journal. ils ne pouvaient alors prétendre à des droits d’auteurs. il y avait ensuite, parfois, la publication d’un album qui permettait de toucher des revenus supplémentaires. aujourd’hui tout est différent. si un auteur devient salarié de l’éditeur, comment faire pour lui verser ensuite des droits alors que les revenus sur son travail ne se multiplient pas (journal + album avant). un salarié d’une fabrique de chaussure ne touche rien comme droit sur la chaussure qu’il a fabriqué. l’économie du livre est précaire pour l’éditeur sur une grande partie de ses publications. c’est seulement si son catalogue comprend des titres à fortes ventes qu’il équilibre, ou mieux, ses comptes. et qu’il finance sur le long terme (avances sur droits, fabrication du livre) les nouveaux projets. s’en tenir aux plus grosses ventes d’un éditeur pour créer un modèle économique ne tient pas. mais pour savoir ça il faut l’avoir vécu comme éditeur et gestionnaire.

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        • Répondu par Arthur le 15 février 2013 à  07:54 :

          Moi, j’en reviens à une idée qui a été lancée plus haut, celle que les auteurs qui n’ont actuellement pas un statut clair, voir PAS de statut du tout, s’unissent pour en demander un. Et effectivement le statut le plus approchant à mes yeux est celui d’intermittents du spectacle ou un truc approchant, ou pourquoi pas une forme de CDD par les éditeurs durant sur le temps de créa de chaque oeuvre.

          Mais laisser toute une profession, sans protection comme elle l’est en 2013, sans possibilités d’assurance chomage, sans pouvoir être malade, sans ces droits élémentaires qui couvrent les autres métiers, ça ne devrait pas être.

          Vous allez dire : et les professions libérales ?? je l’ai pendant 20 ans et jamais je n’ai eu des revenus si bas. Un libéral a ses propres tarifs de facturation à l’heure, et il les pratique, alors qu’un auteur BD ne dépend que des avances, donc du bon vouloir de l’éditeur, c’est pourquoi certains auteurs, calculant leur "taux horaire" avec certains forfaits "bas" arrivent à des chiffres ridicules oscillant entre 2,5 euro et 4 euro horaire.

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          • Répondu par Oncle Francois le 15 février 2013 à  10:51 :

            Les auteurs de BD ont ils le droit d’être auto-entrepreneur ? Il me semble que ce statut est assez avantageux. Le plafond de revenus doit correspondre à 90% des auteurs.

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        • Répondu le 15 février 2013 à  09:44 :

          Pourquoi pas un CDD, fourni par l’éditeur et durent le temps de l’éllaboration de l’oeuvre ?? Au moins ce serait une forme de reconnaissance de notre qualité d’auteur, et entre 2 travaux, comme n’importe quel autre job, droits aux allocations chomage, voire assurance maladie. Car pour l’instant c’est rien !!!

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          • Répondu par Sergio Salma le 15 février 2013 à  12:34 :

            Et si l’auteur met 63 mois pour faire son bouquin ?

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            • Répondu par Talos le 15 février 2013 à  17:58 :

              Et si l’auteur met 63 mois pour faire son bouquin ?

              C’est qu’il n’est pas professionnel ou que c’est un fainéant.

              Répondre à ce message

  • Marché de la BD 2012 : De quels chiffres parle-t-on ? (1/3)
    14 février 2013 11:54, par Dominique Bry

    Bravo et merci pour cet article.

    Il faut noter aussi le décalage induit par la date de publication et les chiffres des ventes. Aujourd’hui, il ne faut pas apprécier la carrière d’un livre sur sa seule année de parution. Dans le cas d’un livre publié en janvier, on pourrait peut-être juger (ou préjuger) de son succès en décembre mais cela ne dirait rien strico sensu car on oublierait les éventuelles réimpressions et les "secondes carrières". Comme dans le cas de "Quai d’Orsay" (dont les ventes se pérennisent deux ans après la sortie du T1) ou de "Portugal", épuisé deux mois seulement après sa sortie en librairie et retiré pour satisfaire à la demande. De même, les flops relatifs de Titeuf (227 600 ventes sur 1 000 000 publiés) et les chiffres incomplets de Lucky Luke paru en novembre (72 900 exemplaires vendus pour un tirage de 450 000) illustrent bien selon moi les fortunes diverses.

    Les chiffres annuels de ventes ne sont plus des critères exclusifs, le tirage, la diffusion et les ventes sont trois composantes à prendre en compte pour définir la vitalité ou non du marché.

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  • Combien d’exemplaires le petit spirou t.16 a ete’ vendu en 2012 ?

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    • Répondu le 15 février 2013 à  09:38 :

      D’après le top livres hebdo, environ 44.000 ventes

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PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
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