Marqués T. 2 - Par David Hine & Brian Haberlin - Delcourt Comics

Depuis sa défaite dans le premier tome, Lisa est plongée dans le coma tandis que le reste des marqués célèbrent les funérailles des 7 membres morts au combat. Une cérémonie ésotérique afin de permettre aux âmes des défunts d’être préservées jusqu’au jour où elles renaîtront dans un nouveau corps. Toutes sauf une ! Celle de Pope manque à l’appel… Si certains pensent que l’absence de son corps pulvérisé en est la cause ; Saskia est foudroyée par une vision qui lui révèle qu’en réalité, l’âme du rockeur a été immunisée et réside quelque-part, dans une Urne aux Âmes !

Cette urne possède le pouvoir extraordinaire d’accorder l’immortalité à celui dont l’âme est renfermée à l’intérieur. Seul hic : impossible de savoir où et à quoi elle ressemble… La seule solution serait de remonter au temps où Pope a confié son âme. Pour ce faire, il faut éveiller le véritable esprit de Lovecraft, le majordome, qui ne porte par ce patronyme sans raison. Il s’agit du véritable H.P. Lovecraft, le romancier de science-fiction du début du XXe siècle qui fut prisonnier d’un monde parallèle où il devait inlassablement jouer du violon pour empêcher des créatures malfaisantes de venir sur Terre.

Des monstres semblables à ceux décrits dans ses romans. Des êtres primitifs, entre créatures marines et tentaculaires, sombres, maléfiques. Des entités qui, par un affreux concours de circonstances, viennent se perdre, avec tant d’autres, dans la ville de Manhattan, obligeant les Marqués à se scinder en deux groupes : l’un part à la recherche de l’urne aux âmes, l’autre se rend dans le royaume des fées en compagnie de Lady Kildare (autre héroïne de Bryan Haberlin) pour trouver la source du mal. Car celle-ci a réussi à ouvrir le passage entre les deux royaumes et y fait pénétrer diverses créatures terrifiantes au regard des simples mortels.

Un contraste qui se note par le travail conjoint des deux scénaristes, David Hine et Brian Haberlin, dans les 2 premiers chapitres, dont l’un maintient la ligne contemporaine du récit, tandis que l’autre nous plonge dans les méandres de ce lieu mystique où H.P. Lovecraft est prisonnier depuis des décennies. Une dualité qui s’observe également dans le trait d’Haberlin, qui varie un peu le style selon qu’il traite de ses héros ou de l’univers du maître de la science-fiction. Il revient lors des trois derniers chapitres, entièrement de son fait. Ceux-ci sont davantage portés sur notre monde et celui des fées, avec son trait conventionnel magnifié par les couleurs de Geirrod Van Dyke.