Miles Morales : Spider-Man – Par Brian M. Bendis, Sara Pichelli, Chris Samnee & David Marquez – Panini Comics

Objet de curiosité à son apparition, Miles Morales a fait bien du chemin ces dernières années, quitte à devenir aujourd’hui un personnage incontournable de l’univers de Spider-Man.

En effet, après avoir été le personnage principal du film d’animation Spider-Man : New Generation (que nous vous recommandons très chaudement), Miles est devenu le personnage principal de l’un des principaux jeux de lancement de la nouvelle console de jeu-vidéo Playstation 5 (Spider-Man : Miles Morales), signes de l’attrait du personnage auprès du public.

L’album ici proposé est une réédition des premiers albums concernant Miles Morales, dans une collection libellée Marvel Next Gen, a priori, à destination des plus jeunes et nouveaux lecteurs. Après tout, Miles est un personnage juvénile (13 ans) qui partage bien des codes et des doutes existentiels avec ces jeunes lecteurs, une recette qui avait bien fait ses preuves pour l’éditeur Marvel dans les années 1960...

Le célèbre scénariste Brian M. Bendis nous raconte l’histoire d’un jeune garçon à la croisée des chemins : il va quitter ses parents pour entrer en internat dans un lycée huppé, sans se douter que son criminel d’oncle a ramené avec lui, suite à un larcin dans les laboratoires de Norman Osborn, une araignée génétiquement modifiée... Vous vous en doutez, Bendis employant ses classiques, le jeune Miles va être piqué par cette araignée et, tel Peter Parker à son époque, et découvrir qu’il est doté de pouvoirs surhumains.

Une araignée, un jeune adolescent... Les ingrédients sont présents pour une histoire de Spider-Man.

© Marvel/Panini Comics

On connaît l’antienne de la série, « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités  » : à travers Miles Morales, Bendis offre un récit qui navigue entre classicisme respectueux et nouveautés par rapport à l’univers de Spider-Man. Ainsi, au-delà de la différence d’époque ou de codes liés à la jeunesse, Bendis ouvre des pistes vers le traitement de thèmes sociaux : Miles a un héritage portoricain lié à sa mère et afro-américain lié à son père, ce qui amène à réfléchir à la condition du personnage dans sa société. Comme le font ressortir certaines réflexions d’autres personnages, est-ce que New-York est prête à accueillir un Spider-Man d’une couleur de peau différente ?

Le principal attrait de cet album à nos yeux reste le propos intimiste que dresse Bendis avec son personnage principal : avec ce jeune garçon, il rappelle la difficulté de grandir et de se construire en tant qu’individu. Est-ce que le fait d’avoir des pouvoirs similaires à Spider-Man l’oblige à le remplacer ? Est-ce que l’amour familial passe au dessus des fautes morales, plus ou moins prononcées, de ses proches ? Est-ce que l’on mérite vraiment les bonnes choses que nous offrent la vie ? Bendis réussit à faire de Miles un personnage auquel on s’attache progressivement, ce qui motive à suivre ses aventures.

On s’attache d’autant plus à suivre ces aventures qu’elles réunissent une très belle équipe de dessinateurs. En 2011, la série réunit quand même de grands noms actuels comme Sara Pichelli (co-créatrice du personnage), Chris Samnee ou David Marquez. Trois dessinateurs talentueux pour un album très plaisant sur le plan graphique.

Si vous ne connaissez pas le personnage de Miles Morales ou si vous souhaitez en connaître davantage sur lui suite à ses apparitions dans d’autres médias, nous pouvons vous recommander la lecture de cet album qui témoigne des qualités narratives et graphiques que l’on associe au personnage.