Une nouvelle multinationale prétendument étique et responsable, des millions brassés sur le dos de pauvres ouvriers qui n’ont que l’usine pour survivre. Or, encore une fois, l’axe central de ce nouveau business réside dans un laboratoire qui pollue plus qu’il ne sauve la planète ! Un désastre annoncé que Pamela compte bien enrayer, sans savoir qu’il s’agira du point de départ de sa nouvelle mission…
Alors que tout semblait anéanti, Poison Ivy est face à un dilemme bien humain : tuer tout le monde sans vergogne ou épargner la petite assistante des RH qui l’a aidée dans son attaque du laboratoire ?! Une jeune femme a l’air innocent, une blondeur lui rappelant sa bien-aimée Harley,… il n’en faut pas plus pour sauver un premier être humain.
Gwendolyn Willow Wilson révise sa copie en amorçant un virage à 180° dans l’esprit de son héroïne. Les gens rencontrés au fil de son road-trip prouve à la flamboyante rouquine que l’Humanité n’est pas encore perdue, que la Nature peut encore survivre avec ce maillon faible. D’autant qu’elle a retrouvé sa chère Harley Quinn qui, l’espace d’un séjour idyllique, démontre que sa folie recèle un génie psychologique capable de comprendre et d’analyser les troubles qui assaillent Poison Ivy.
Un peu d’introspection, beaucoup d’actions, car la belle a laissé pas mal de traces sur son chemin entre Gotham et Seattle. Dans le sens inverse, la voilà confrontée aux dommages collatéraux qu’elle veut arranger coûte que coûte. Les graphismes simultanés d’Emma Rios, Atagun Ilhan & Marcio Takara, dans des styles complémentaires mais propres à chacun, donnent vie aux monstres végétaux qui arpente les zones traversées par Pam.
D’abord dans un style léger, presque enfantin de la main d’Emma Rios, apportant une touche de féminité juvénile aux protagonistes dans un mélange d’horreur et de macabre dévoilé par la colorisation de Jordie Bellaire aux teintes glauques et sombres ; suivi par l’encrage épais et carré d’Atagun Ilhan dans les deux premiers chapitres qui suivent le prologue, enlaidissant ses protagonistes, d’autant plus ravagés par les couleurs d’Arif Prianto et Ivan Plascencia, jonglant avec le sombre et des dégradés de kaki et de brun.
C’est à partir du 3e chapitre que revient Marcio Takara, déjà aux commandes du précédent volume, tout en finesse et onirisme, permettant à Arif Prianto d’éblouir le lecteur de coloris plus chatoyant même dans l’obscurité. À moins que l’arrivée d’Harley Quinn en soit responsable ?! Point d’orgue, évidemment du changement d’opinion de Poison Ivy quant à la suite à donner au monde.
Reste à découvrir la suite et fin dans le troisième opus : Pamela va-t-elle réussir à réparer les catastrophes qu’elle a entamées dans le premier tome ? Quelles sont les étendues de ces dommages collatéraux ? Espérons en tout cas revoir Jessica Fong, responsable des couvertures pour chaque chapitre qui furent un véritable régal dans ce deuxième tome intitulé “Nature Humaine”.
(par Marc Vandermeer)
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Poison Ivy Infinite T.2 : Nature Humaine. Scénario : Gwendolyn Willow Wilson. Dessinateur : Marcio Takara & Collectif. Editeur : Urban Comics. 168 pages. Sortie : le 27 octobre 2023. Prix : 17 euros.
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