Gen est devenu plus attentionné envers Ito, mais une certaine gêne s’installe du côté de la jeune fille. C’est à ce moment que leurs parents rentrent pour quelques jours, ce qui donne l’occasion à cette famille recomposée de faire des activités ensemble. Shû, qui ne sort toujours pas de sa chambre, va enfin faire une apparition et s’ouvrir grâce à Ito.
Cette fois-ci, c’est Ito et Shû qui sont mis en avant sur la couverture. Contrairement au tome précédent qui suggérait un développement de Raku, inexistant au final, Shû a une réelle place dans ce volume. Même si les raisons de son enfermement sont subtilement montrées, le traitement du personnage est plutôt bien réalisé. En effet, l’auteur s’est plutôt intéressé à la relation avec son grand frère, qui s’avère être une source de culpabilité. Après qu’Ito ait forcé la discussion avec Shû, elle parvient tout de même à se rapprocher de lui et joue un rôle crucial entre les deux frères. L’évolution de la situation est naturelle et le jeu en ligne pour communiquer est une excellente idée. À travers ce choix, Akira Ozaki Illustre avec bienveillance l’importance de choisir une façon adaptée pour échanger avec une personne complètement renfermée sur elle-même suite à un traumatisme pour la mettre à l’aise.
Par ailleurs, l’ambiguïté entre Gen et Ito se fait de plus en plus sentir. Effectivement, les rapprochements physiques pendant lesquels Ito rougit et agit nerveusement sont assez présents, tout comme les paroles à double sens de Gen. Parfois, les scènes font rire ; mais parfois, elles gardent un aspect sérieux et intense. Raku discute avec Gen de la possibilité que la jeune fille développe des sentiments, mais aussi de son rapport aux filles, ce qui accentue le caractère confus de la relation entre le garçon et Ito (Gen la regarde en parlant d’un trait qui lui plairait chez une fille). L’alchimie fonctionne plutôt bien entre eux : les taquineries, la compréhension de l’autre, les marques d’attention, ce qui laisse entrevoir une relation amoureuse future, mais avec le remariage de leurs parents, cette perspective est malaisante.
Toutefois, Ito garde sa position de « femme au foyer » qu’elle s’impose toute seule. À un tel point que les garçons en font la remarque, car elle ne se fait jamais plaisir à l’instar d’une mère qui fait toujours passer ses enfants devant elle.
Ces nouveaux développements réussissent ce que le précédent volume n’a pas sur faire : donner de la profondeur aux personnages. La relation qui se crée entre Shû et Ito est touchante. La résolution entre les deux frères dépeint avec douceur le problème qu’entraîne la projection des idées qu’on a de nous-même sur les autres. Davantage que l’espoir que Ito s’affranchisse de sa position de « maman ».
(par Malgorzata Natanek)
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