Vous vouliez voir Spirou et Fantasio en caleçon de bain entourés de naïades ? Case cochée, c’est fait. Nos amis ont fait un reportage en Palombie et en ont ramené un film qui passe en direct à la TV. Mais le programme est interrompu par les publicités et les « breaking News » rapportant les exploits des écoterroristes les Gorgones bleues. Frustrant pour Fantasio. Elles concernent cependant le film : ce groupe investit les chaînes de fast-food dans des opérations coup de poing… pour sauver la planète et la biodiversité. Le PDG de la chaîne de malbouffe est visé et bientôt, sa petite amie est kidnappée. Le groupe des « Gorgones bleues » réclame une rançon d’un million de dollars…
Des écoterroristes, uniquement des femmes, se nommant les Gorgones, ces créatures malfaisantes de la mythologie grecque à la chevelure de serpents dont la plus célèbre, la Méduse, transforme en pierre ceux qui croisent leur regard, voilà qui va faire lever le sourcil des féministes bon ton. Déjà que la bande dessinée a la réputation d’être le repaire d’un ramassis de vieux phallocrates, cela ne va pas arranger le tableau…
D’autant qu’elles sont toutes ravissantes, superbement proportionnées (on peut compter sur Dany…), et bien décidées à en découdre avec l’affreux capitalisme incarné par un magnat adipeux à mèche blonde qui fournit l’armée américaine en hamburgers…
Tous les sujets qui clivent aujourd’hui nos sociétés sont tournés en dérision. N’y cherchez pas de message : c’est une comédie, du Yann pur qui aime bien gratter où cela démange. Dany est à l’unisson, il s’amuse et, à une époque où « on ne peut plus rien dire », il s’esclaffe de cet humour de sale gosse.
Son dessin reste vigoureux même si, parfois mais rarement, Spirou et Fantasio sont un peu trop lestement dessinés. C’est un album jouissif qui tourne en dérision les dérives médiatiques d’aujourd’hui où toute cause militante est quelquefois perçue et parfois même conçue, comme un spectacle. Cela ne va pas très loin dans la réflexion, cet album reflète bien cependant un certain courant de l’opinion.
Dany en parle dans cette vidéo.
(par Didier Pasamonik - L’Agence BD)
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