Albums

Ralph Azham, T7 : Une Fin à toute chose - Par Lewis Trondheim - Dupuis

Par Charles-Louis Detournay le 29 décembre 2014                      Lien  
Suspense, action, rebondissements et une (toute) petite pointe d'humour sont les qualités de ce septième et dernier tome de {Ralph Azham}. Pari réussi pour Trondheim qui livre en un temps record une saga d'Heroic Fantasy qui fera date.

L’infâme Vom Syrus est toujours en fuite. Pour le rattraper, Ralph Azham se résout à faire alliance avec le roi, qu’il a pourtant combattu lors de l’ensemble de sa saga. Mais pour espérer maîtriser leur ennemi commun, il leur faut d’abord récupérer la baguette d’Anghtar, aux mains d’une communauté de magiciens pas vraiment accueillants…

Nous avions décortiqué en détail cette nouvelle série de Lewis Trondheim dans notre précédent article. Le tome 6 se terminant sur un étonnant retournement de situation, il restait à voir si l’auteur parviendrait à soutenir le suspense jusqu’à la fin de sa saga.

Ralph Azham, T7 : Une Fin à toute chose - Par Lewis Trondheim - Dupuis
Ralph Azham a fait les beaux jours du Journal de Spirou

Si le rythme général est un peu moins trépidant dans ce dernier tome (en partie à cause des séquences sensées démontrer le fond de générosité du héros), cette conclusion se révèle à la hauteur des attentes du lecteur. Ce qui séduit surtout, c’est la minutie de la construction de cet univers : la magie, les reliques, le caractère des personnages, tout ceci s’imbrique pour former une matrice multiple dans laquelle Trondheim se tend des pièges qu’il déjoue un peu plus tard, prouvant ainsi son habilité de scénariste et sa dextérité à gérer des mondes complexes.

L’humour à froid de l’auteur (qui transparaît très directement dans le caractère de Ralph Azham) cède le pas à l’action qui mène vers la conclusion de la série. Si on rit donc moins, on se passionne d’autant plus pour la destinée des personnages que l’on a accompagnés pendant plus de trois cents pages. En réalisant une telle saga en solitaire, enluminée par les très belles couleurs de Brigitte Findakly, Trondheim prouve, s’il était nécessaire, qu’il demeure un très grand auteur contemporain, capable de divertir intelligemment les différentes générations de lecteurs, tout en tenant le rythme d’une publication effrénée (un album tous les six mois).

En plus de l’action et de l’humour (souvent acerbe) du personnage central, Trondheim glisse dans sa série une intéressante réflexion sur le rôle du héros, en particulier quand il est lié à une prophétie. D’où ses questions sur l’utilité de la religion et ses interrogations sur le pouvoir politique et ses responsabilités. Enfin, toute la série développe un cheminement lié à la confiance entre deux personnes : amour et amitié doivent-ils être doublés d’une vérité à toute épreuve, même dans les pires moments ? " - Est-ce qu’on ment aux gens qu’on aime" titrait justement le premier titre de cette saga. Le dernier volume du périple ne répond bien entendu pas à la question, mais bien des pistes ont été explorées.

À la lecture du titre de cet album Une fin à toute chose, on comprend que Trondheim voulait conclure définitivement sa saga sur ce septième tome. "Toute bonne chose a une fin" serait-on également tenté de lire en filigrane de ce titre... Et c’est sans doute l’un des travers de Lewis Trondheim : se croire suffisamment supérieur et doué pour juger lui-même sa série de façon positive. Le plus énervant, c’est qu’il a bougrement raison !

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

Commander ce livre chez Amazon ou à la FNAC

Lire notre chroniques des tomes 1, 2, 3, 4 et 6.

Dupuis
 
Participez à la discussion
14 Messages :
  • Brigitte Findakly ne mettait-elle pas aussi en couleurs les albums de Sfar ?

    Répondre à ce message

  • Les 4 premiers tomes sont d’une haute intensité.

    Malheureusement, il a été décidé, je ne sais pas par qui, que la suite de la saga ne serait pas distribuée en numérique sur les plateformes légales. Les 4 premiers volumes de la série ont même depuis été retirés des magasins en ligne.

    Il m’est absolument hors de question de racheter la collection en physique alors que j’ai acquis légalement le début.

    Si les éditeurs et les auteurs se demandent pourquoi il y a tant de téléchargement illégal, qu’ils se tiennent devant un miroir et se regardent dans les yeux, ils auront la réponse !

    Répondre à ce message

    • Répondu par Rob’S le 29 décembre 2014 à  23:53 :

      Quel rapport ??? Vous avez le début en numérique, achetez la fin en papier (et scannez-la si vous tenez à vous tuer les yeux sur un écran).

      Répondre à ce message

      • Répondu par mmarvinbear le 30 décembre 2014 à  14:21 :

        C’est une question de respect des acheteurs.

        Et puis c’est horrible, une bdthèque avec des trous partout !

        Répondre à ce message

      • Répondu par mmarvinbear le 30 décembre 2014 à  14:22 :

        Quand à l’écran... Désolé mais le numérique est au contraire plus reposant que le papier en fin de compte.

        La luminosité, cela se règle.

        Et on ne peut pas zoomer comme un malade sur une case pour en débusquer les petits trésors sur du papier.

        Répondre à ce message

        • Répondu par Herv le 30 décembre 2014 à  16:13 :

          Zoomer comme un malade sur une case ce n’est pas de la lecture.

          Répondre à ce message

          • Répondu le 30 décembre 2014 à  19:27 :

            C’est de la lecture d’images. Vous ne le saviez pas, je vous l’apprend -pas besoin de me remercier.

            Répondre à ce message

            • Répondu par Herv le 30 décembre 2014 à  22:19 :

              C’est du pinaillage de malade (c’est vous-même qui le dîtes), pas de la lecture. La bd c’est de la narration, case après case, bulle après bulle, pas s’arrêter pour déchiffrer à la loupe un gribouilli au fond d’un décor. Vous repasserez avec votre "lecture d’images" digne d’un discours du maire de Champignac (regardez bien tout au fond, il y a un tout petit champignon dessiné, whaaa !).

              Répondre à ce message

              • Répondu par mmarvinbear le 1er janvier 2015 à  02:33 :

                Que de choses nous ratons quand on survole une bd assis sur le trône pour passer le temps.

                Relisez par exemple " De capes et de Crocs ". Même après six lectures, on y trouve toujours de la nouveauté en portant son attention sur un autre endroit de la case.

                C’est autre chose que la fast-lecture et on comprend mieux le temps passé par les auteurs sur chaque page.

                Répondre à ce message

                • Répondu par Herv le 1er janvier 2015 à  17:44 :

                  Avec " De capes et de Crocs " on n’est pas dans le domaine de la BD, mais dans celui de l’illustration kitsch.

                  Répondre à ce message

  • Le dessin de Lewis Trondheim est resté figé il y a 20 ans, il ne progresse pas, ses perspectives sont toujours aussi ratés. Mais les couleurs sont jolies.

    Répondre à ce message

    • Répondu par mmarvinbear le 30 décembre 2014 à  14:20 :

      C’est une critique injuste. Il a trouvé son style, pourquoi devrait-il s’en écarter ?

      Critique t-on le style de Hergé alors qu’il est le même sur des décennies ? Et Pratt alors ? Graton ? Peyo ? Ou encore Toriyama, Watterson ?

      Répondre à ce message

      • Répondu par J-Jacques le 30 décembre 2014 à  16:19 :

        Les styles de Hergé, Pratt et Peyo ont évolué tout au long de leurs carrières (jusqu’à la dégénérescense pour Hergé, le j’m’en-foutisme pour Pratt et le studio pour Peyo).

        Répondre à ce message

  • allez les pépés, vous arrêter de vous chamailler ? C’est pas bon pour votre ulcère !

    Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Charles-Louis Detournay  
A LIRE AUSSI  
Albums  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD