1966. Scott Leblanc, jeune journaliste sympathique et plein d’enthousiasme, est en charge des animaux de stars. Très premier degré, Leblanc est un naïf, pour ne pas dire un ahuri : convaincu de l’importance de sa rubrique, il est imperméable aux quolibets que lui vaut sa candeur, et persuadé d’être un grand reporter voué à une spectaculaire réussite.
Flanqué du professeur Moleskine, le savant dont il a fait la connaissance lors de sa précédente aventure, Scott part pour Cap Canaveral, où il va être témoin de l’accident qui met fin à la mission Appolo 1. Mais qui est à l’origine ce dramatique accident : les extra-terrestres qui ont attaqué la voiture de nos héros ? Ou de méchants nazis tentant encore de conquérir le monde ?
Philippe Geluck nous expliquait l’évolution de la série dans une récente interview : "Ce [second] album va être selon moi plus abouti que le premier, car nous sommes maintenant plus rodés. L’exposition des personnages étant déjà faite dans le premier tome, on entre directement dans l’aventure et la connerie du héros, tout en collant aux événements historiques du fiasco d’Apollo I. Ce réalisme est très enrichissant !"
Effectivement, Menace sur Apollo est deux crans nettement au-dessus du premier tome. Si l’intrigue montait trop lentement dans Alerte sur Fangataufa et que les rires francs étaient rares, c’est tout le contraire dans ce nouvel opus. Dès que les deux protagonistes se retrouvent, on rit de très bon cœur en voyant le pauvre (et imbu) Pr Moleskine se farcir cet abruti de service de Scott Leblanc. Le tandem fonctionne merveilleusement, soutenu par le nouvel et provisoire animal de compagnie de Scott Leblanc.
Plus que dans le premier tome, Devig parvient à dépeindre les années 1960 avec une ligne claire toute en références. Geluck ne s’en prive d’ailleurs pas pour le souligner, en nommant les albums de Tintin, tout en développant une intrigue qui fait honneur à ces grandes années. Si le héros est inepte, le scénario se base par contre sur des moments historiques véridiques, que cela soit la récupération de Von Braun par les américains, jusqu’aux ratés de la première mission Apollo ainsi que la guerre technique et d’information que se livraient les deux puissances mondiales.
Si Geluck est un grand humoriste, il n’en demeure pas moins un jeune scénariste, et cela se ressent dans la dernière partie de l’album : l’intrigue se tient, mais l’ensemble perd un peu en punch ! Qu’importe, le plaisir est nettement plus présent que dans le premier album, il ne peut donc que s’améliorer dans le troisième !
(par Charles-Louis Detournay)
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Lire l’interview de Philippe Geluck : "Scott Leblanc est une série ’Canada Dry’ !"
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