Solo a tout connu : l’amour, le pouvoir, la désolation, la solitude. Errant tel un survivant désespéré, depuis la mort des siens, il affronte cependant l’existence avec un nouveau visage. Il est dans l’acceptation des événements et persévère sur son chemin, quelles que soient les difficultés et les souffrances.
Sa destinée prend un tout autre tournant lorsqu’il croise le chemin d’un voyageur masqué. Un vieil ours qui le prend en filature des semaines durant, l’observant, scrutant ses moindres faits et gestes. Une confiance naît de suite. En fin de vie, l’ours lui remet un présent : des herbes médicinales capables de guérir n’importe quelle douleur, de surmonter toutes les maladies.
Dès lors, Solo arpente les déserts, venant en aide à son prochain. Des créatures et des animaux de tout horizon se joignent à lui. Considéré comme un élu venant d’ailleurs, il secoure les parias, les démunis, les guérissant comme par magie. Mais le gouverneur d’une cité ne le voit pas de cet œil : il craint une rébellion. Dorénavant, Solo est celui à abattre !
Après le succès triomphant du premier cycle de la saga, on ne peut que s’émerveiller en découvrant la suite palpitante d’un récit digne des meilleurs films d’anticipation post-apocalyptiques.
Oscar Martin détaille ce contexte aride, régi par la violence omniprésente, avec une extrême précision. C’est tout un mode de vie qui évolue pour se maintenir dans ce climat hostile. La chasse devient d’autant plus importante et chaque aliment constitue une survie de tout instant.
Là où les différences se marquent en comparaison avec les précédents tomes, c’est dans la manière avec laquelle procède le héros. Terminé les bagarres pour prouver qu’il est le meilleur. Agissant avec empathie, il tente de sauver plutôt que détruire.
D’un point de vue psychologique, Solo a nettement mûri. Ses observations désormais plus objectives lui permettent de ressentir davantage les événements. Les deux façons de voir le monde, entre le guerrier colérique et belliqueux et le nouveau Solo, submergé par le don de soi, permettent aux lecteurs de ne pas se lasser d’un mode opératoire qui aurait pu devenir redondant.
Quant à la qualité graphique, elle accompagne les intentions de l’imagination de son auteur. Oscar Martin rend justice aux protagonistes et parvient à nous éblouir par la justesse de son trait. Seul l’arrière-champ manque de profondeur, bien que cela ne soit pas frappant. Une excellente entrée en matière du second cycle.
(par Marc Vandermeer)
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Solo T.4 : Legatus. Auteur : Oscar Martin. 80 pages. Sortie : le 23 janvier 2019. Prix : 14,95 euros.
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