Aquaman Sub-Diego T2 - Par John Arcudi, Patrick Gleason et Collectif - Urban Comics

Ce second tome très épais propose donc la suite de l’arc narratif « Sub-Diego » qui voit Aquaman prendre en charge une partie des habitants de San Diego qui ont développé la capacité de vivre sous l’eau après qu’une partie de la ville ait coulé [1]. Malheureusement, en contrepartie, ils sont devenus incapables de vivre sur la terre ferme !

Nous retrouvons donc ce petit univers à l’ambiance de ville sinistrée, avec des habitants qui ont appris à vivre bon gré mal gré dans ce milieu aquatique. Les premiers épisodes explorent quelques histoires dans le style policier, avec un nouveau shérif à l’apparence « mutante », ainsi qu’une affaire de tueur en série.

Cependant le gros œuvre de cet album se révèle être le retour des personnages habituels de l’univers d’Aquaman, et donc de l’Atlantide qui envoie une délégation à Sub-Diego. Ainsi nous retrouvons Vulko, conseiller et mentor de notre héros, avec qui il est brouillé, Koryak, le fils illégitime d’Arthur, Garth son ancien sidekick qui assure actuellement la régence de l’Atlantide, Mera évidemment, victime d’une malédiction magique, sans oublier Black Manta, toujours à la recherche d’opportunité, et Sub-Diego en constitue indéniablement une belle !

© DC Comics / Urban Comics

Bref, tout le petit monde d’Aquaman se retrouve dans ce second acte qui fait la part belle au sens du devoir de notre héros ainsi qu’à sa méfiance, d’abord envers le scientifique responsable de la transformation des habitants de Sub-Diego, ensuite envers cet Atlantide qui l’a banni, faisant de lui un paria… et qui se rappelle à lui désormais comme une fleur !

Un album dense, à l’image du premier tome, qui propose ici des histoires mêlant cette fois l’univers de Sub-Diego à celui de l’Atlantide, avec comme un pivot un Aquaman qui n’aura jamais été aussi en colère et impuissant. C’est peut-être là que réside finalement la principale force de ce récit : cette ambiance de fin de monde perdu au fond de l’océan, et d’urgence permanente, où rien de durable et de solide ne peut être bâti tant le sort semble s’acharner sur ces personnages.

Une ambiance sombre, parfois étrange comme cet épisode lié aux OMAC et à l’événement Infinite Crisis, qui arrive à la suite de cet arc narratif, et qui le prive de réelle conclusion. Cependant, il n’y a pas non plus à bouder son plaisir : pour peu qu’on soit sensible à ce genre d’atmosphère dépressive, portée par un héros constamment en colère contre le destin et les opportunistes de tout bord, le tout dans un graphisme très « mâchoire », typique des années 2000, c’est une excellente lecture !

© DC Comics / Urban Comics