BD d’Asie

Space Ship EE - Par Aya Takano - Kana / Made in

Par Baptiste Gilleron le 26 septembre 2008                      Lien  
Les éditions Kana continuent leur exploration des diverses formes de bande dessinée asiatique avec leur label Made In. {Space Ship EE} fait partie de ces découvertes et constitue l'un des titres les plus surprenants du catalogue. Mais malheureusement pas l'un des meilleurs.

Noshi travaille dans une entreprise très carrée, entourée de collègues tout aussi peu fantaisistes. Un boulot ennuyeux qu’elle effectue dans le but de réaliser son rêve : posséder sa propre navette spatiale. En attendant, sa seule façon de s’évader d’un quotidien terne est un jeu d’arcade. Elle est même une joueuse célèbre sous le pseudonyme de No Name. Un jour, sans vraiment savoir pourquoi ni comment, Noshi se retrouve au centre aérospatial de Chiba et s’enfuit en volant une navette. Elle est alors recueillie à bord du vaisseau EE, peuplé de quelque deux millions de naufragés en quête de leur planète natale.

L’élément le plus marquant de ce Space Ship EE est évidemment son aspect graphique, à des années lumière d’un marché manga trop uniformisé. Ceci vient du fait qu’Aya Takano est une artiste peintre désormais bien connue de la scène contemporaine japonaise. Le style se veut spontané, d’une certaine manière assez enfantin, parfois à la limite de l’abstraction. Les personnages ont des bouilles rondes ni tout à fait amusantes, ni totalement étranges avec leurs grands yeux en amandes, les objets et autres créatures extra-terrestres ressemblent pour leur part un peu à tout et n’importe quoi.

Space Ship EE - Par Aya Takano - Kana / Made in
© 2007 Aya Takano / Kaikai Kiki Co., Ltd.

Et c’est là qu’intervient le premier problème majeur de ce one shot. Bien que ces designs, semblant issus de rêves presque psychédéliques, nous plongent aisément dans l’ambiance particulière du récit, le trait de l’artiste apparaît rapidement trop original si bien que l’on passe trop de temps au fil des pages à se demander ce que l’on a sous les yeux. Cela entâche sévèrement la compréhension d’un scénario déjà très confus et avare en informations.

Quelques pages en annexe viennent combler en partie ce manque, mais leur intérêt est très relatif : outre des éléments sur l’univers totalement superflus, car n’apparaissant pas concrètement dans l’histoire, certaines informations données auraient été bien plus utiles au sein même du récit. Une fois la lecture terminée, le lecteur perplexe trouvera difficilement son compte dans ces explications tardives.

Ce premier roman graphique de Takano intrigue avec son univers fantastique et onirique, ainsi que sa patte graphique étonnante. Malheureusement, le scénario trop évasif et les problèmes de confusion viennent ternir une tentative qui aurait pu s’avérer concluante.

(par Baptiste Gilleron)

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