Asa poursuit ses investigations dans la Citadelle aux cotés de Diego et Kenotte pour retrouver le souvenir d’Irène, dans le but d’en apprendre plus sur la disparition de son père.
Très vite, ils font face à des gardes qui veulent s’emparer de l’arme d’Asa et à des sbires de Grimm du clan des oiseaux. De nombreux indices font leur apparition et les enjeux se complexifient. Le passé de Diego et un vieil incident sanglant nous sont révélés, ce qui complique l’ensemble. Asa remet en question l’honnêteté de certains personnages et leurs implications dans toute l’affaire. Une mission d’infiltration périlleuse voit le jour pour pouvoir récupérer le souvenir d’Irène qui semble contenir de nombreuses réponses.
Cette suite permet d’en apprendre plus sur les mystères autour de la Citadelle tout en nous faisant explorer plusieurs lieux qui la composent. L’architecture improbable donne une dimension irréelle et unique à cette ville très dense. Senchiro a su représenter tout cela à travers ses dessins dans lesquels il apporte un soin particulier aux décors et aux détails. Nous découvrons aux côtés de l’héroïne les rouages de la Citadelle et les habitudes de ses habitants qui, par la présence de la magie, peuvent surprendre comme les Chocotarots. Extérieurs à ce lieu atypique, nous sommes tout aussi perdus que la protagoniste qui a des réactions que l’on peut partager avec elle favorisant notre immersion dans cet univers.
Par ailleurs, le lecteur est plongé très vite dans l’action avec l’attaque de divers ennemis qui se mettent en travers du chemin d’Asa, Diego et Kenotte. Le rythme de ce tome est soutenu entre les différentes scènes de combats, phases d’enquête, infiltrations et quelques rares moments plus calmes.
D’ailleurs, les combats sont agréables visuellement et montrent une certaine maîtrise du mangaka. Pas de place à l’ennui, cet opus nous délivre de nombreuses pièces du puzzle et établit des liens improbables qui épaississent l’enquête.
Le secret autour de la mort du père d’Asa qui semblait déjà complexe ne fait que prendre de l’ampleur avec les révélations apportées par l’auteur dans ce tome. En effet, la mission du père disparu et son implication dévoilent des enjeux qui dépassent ce que pouvait attendre Asa. Les indices réunis remettent en question l’héroïne qui se demande à qui elle peut faire confiance. Les personnes qui lui paraissaient fiables auparavant ne le sont plus autant.
De plus, la dynamique de notre trio marche toujours aussi bien et continue à se développer. La petite Kenotte prend des risques qui font avancer les choses mais qui, en même temps, la mettent en danger, obligeant les deux autres à constamment la surveiller et la protéger comme s’ils étaient ses parents. Même s’ils ne se font pas entièrement confiance, ils peuvent compter les uns sur les autres et travailler ensemble de façon fluide. Cependant, les révélations sur le passé de Diego vont probablement pimenter les liens entre eux à cause d’un évènement tragique qu’il a vécu et qui est lié à la mission entreprise par l’équipe du père d’Asa. De quoi ajouter des obstacles futurs entre l’héroïne et Diego dont les rapports déjà épineux risquent de se dégrader.
Plonger dans le monde de Sweet Konkrete, c’est s’embarquer dans une enquête plus complexe qu’il n’y paraît. Les informations qui nous sont partagées sur la ville urbaine donne envie d’en apprendre d’avantage à chaque fois. Les planches transposent à merveille ce côté magique et hors du commun de la Citadelle. La beauté des lieux donne envie de s’y promener avec notre protagoniste et de découvrir les secrets dont ils regorgent. Aussi, il est agréable de passer un moment avec les trois personnages au centre de cette intrigue. L’alchimie entre eux fonctionne bien et leur prises de tête font sourire.
Même si le scénario a un aspect classique, Senchiro a réussi à créer un univers intrigant avec des personnages intéressants. Il démontre qu’une intrigue simple au premier abord peut tout de même nous accrocher et nous faire réfléchir sur ce qui se trame. Enfin, il y a une évolution des dessins qui témoigne de l’expérience acquise par l’auteur, comme les expressions du visage plus marquées ou encore les mises en page, notamment la double page dans laquelle Skopie parle du passé.
(par Malgorzata Natanek)
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