Elsa vit avec sa maman et le nouveau compagnon de celle-ci, son père les ayant quittées il y a quelque temps pour refaire sa vie en Angleterre. La jeune fille vit la situation assez mal, d’autant plus qu’elle éprouve elle-même des difficultés à concrétiser une histoire d’amour avec son copain Jérémie. Face à ces événements, Elsa sombre dans l’anorexie.
Tito, une fois de plus, nous touche par sa manière d’aborder avec force et néanmoins pudeur les problèmes liés à l’adolescence. Dans ses précédents albums, il nous avait raconté des destins faisant face au sida, à l’intégration, à l’homosexualité ou à la toxicomanie. Par ses dialogues et son sens de la mise en scène, il crée des personnages qui nous émeuvent, nous font nous interroger sur l’attitude que nous adopterions face à la situation décrite. Tito ne propose pas de solutions mais des pistes de réflexions, prône le dialogue, le respect, la tolérance. Il réalise un vrai travail d’humaniste et arrive à toucher toutes les tranches d’âge sans mièvrerie aucune.
Le seul point pour lequel j’émettrais quelque réserve est le graphisme adopté. On croirait lire un roman-photo tant les personnages sont raides et figés dans des postures artificielles. Les erreurs anatomiques ne font que renforcer l’impression de décalque de photos, certains personnages changeant de taille d’une case à l’autre, les expressions des visages semblant parfois bien caricaturales.
Ce bémol ne devant pas vous empêcher de lire ces histoires simples débordant d’humanité et permettant un dialogue inter-générationnel.
(par Erik Kempinaire)
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