Tokiyuki et son oncle dévoilent enfin leur identité et sont prêts à reconquérir Kamakura et à reprendre le pouvoir. Sadamune, lui, est bien décidé à l’arrêter avant même qu’il ne puisse quitter Shinano. D’autres guerriers et partisans de Takauji nommés la Garde de l’Auvent, se préparent également à combattre contre notre jeune héros. C’est le début de la grande guerre pour le pouvoir.
Ici, la Garde de l’Auvent est certes redoutable en termes de puissance et de stratégie, mais ils sont surtout excentriques. Il y a Norimitsu Imagawa avec son masque de cheval qui est obsédé par cet animal, qu’il consomme cru en grande quantité, ou bien encore Ishidō Noriie (qui paraît normal au premier abord) avec une figure féminine dessinée sur son armure (sa déesse imaginaire qu’il préfère aux femmes réelles), qui fait penser à un otaku avec un t-shirt de son personnage féminin préféré. Cette folie présente chez eux, en fait des adversaires imprévisibles et donne lieu à des batailles uniques. De plus, leur double facette les rend amusants.
Par ailleurs, cette campagne menée par Tokiyuki pour retrouver le pouvoir n’est pas sans rappeler le manga Kingdom, qui traite de la montée au pouvoir de Ei Sei, l’homme connu pour avoir réunifié la Chine. Mais ici, le sérieux est atténué par l’humour dû aux personnage décalés et à une mise en scène qui fait penser à un épisode des Looney Tunes. Par exemple, la branche que se prend Sadamune fait ressortir ses yeux de façon surréaliste et des étoiles sont dessinées autour de sa tête comme pour un méchant du cartoon cité plus haut.
Aussi, les stratégies et atouts déployés des deux camps ne cessent de se confronter créant des situations captivantes. Par exemple, le combat entre Tsuneie Iwamatsu et Shigenobu Mochizuki : le premier, un jeune guerrier (obsédé par les femmes qu’il enlève) manie une arme atypique, lourde et démesurée. Le second, un guerrier expérimenté et vieux (à la force anormale) utilise tout ce qui lui tombe sous la main pour attaquer, comme des troncs, plus pratique pour lui qu’un sabre.
L’ennemi possède de nombreux talents qui apparaissent comme des obstacles difficilement surmontables et qui impactent négativement sur le moral des troupes de Tokiyuki. Ce développement de l’intrigue souligne la réaction des héros en deuxième partie du volume, à savoir : utiliser les atouts des ennemis (mis en scène précédemment comme étant invincibles) pour en jouer et les affaiblir.
De plus, la confrontation entre les deux armées met sur le devant de la scène le passé de Kojirô un des compagnons de Tokiyuki. Les révélations autour de lui permettent d’aborder une problématique cruciale pour un souverain : l’abus de pouvoir. Même si le règne des Hôjô était vu plutôt comme positif, il n’en reste pas moins que certains de leurs vassaux étaient corrompus. C’est une difficulté à laquelle doit penser Tokiyuki pour pouvoir gouverner le plus justement possible.
C’est donc une lecture plaisante qui nous montre les différentes forces des personnages qui s’opposent dans diverses tactiques sublimées par le dessin de Yusei Matsui toujours aussi dynamique. Beaucoup de tension ressort de cette suite dans laquelle l’humour n’est pas mis de côté, mais vient plutôt accentuer l’originalité des personnages et des scènes surréalistes.
(par Malgorzata Natanek)
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