Ray et Mac : deux ripoux finis, sauvés jusque-là par leur bêtise crasse et l’absence de toute inhibition qui en découle. Ils sont en cheville avec un producteur véreux dont ils couvrent les frasques en échanges de droits cinéma sur leurs aventures policières -fictives- ainsi qu’avec un des pires chefs de la pègre. Ils errent ainsi de salles de jeu clandestines en hospices pour vieillards, espérant se refaire au bénéfice de casses prétendûment immanquables mais que nos compères transforment instantanément en cataclysmes improbables.
Nick Spencer et Steve Lieber rejouent sur un mode "réaliste" la partition qui fit leur succès voici quelques années dans l’univers Marvel avec The Superior Foes of Spider-Man : une équipe de bras cassés dont ont suit les heur(t)s et malheurs sur un mode décomplexé. Des personnages de troisième zone plongés dans un monde impitoyable dont ils ne sont que des pantins ridicules mais néanmoins irrésistibles de par leur naïveté parfois confondante et leur manque de tout recul par rapport à eux-mêmes et à leurs actions.
On sourit donc souvent et l’on rit parfois franchement à la lecture de The Fix. Pour peu qu’on soit amateur de cet humour des comédies anglo-saxonnes qui marie l’absurde dans les situations mises en scène et curseur poussé loin au-delà du politiquement correct dans l’humour. Nombre de personnages sont des monstres, des vrais, qui s’assument comme tels de manière spontanée et naturelle. Ainsi tourné de façon sarcastique, cela se révèle assez désopilant.
Voilà la source première du comique de ce comics étonnant qui fait du polar le lieu d’un détournement parodique aux dialogues ciselés -dans l’horreur !- et joliment illustré, aussi trash que savoureux.
On retiendra notamment le développement canin de l’intrigue qui met notre duo aux prises avec un membre d’élite des forces policière : un chien chargé de repérer les malfaiteur à la douane. Un adversaire de choc pour nos héros, à l’origine de moments de stupeur hilarants. Un humour que tout le monde ne goûtera pas à sa juste mesure, mais que certains devraient franchement apprécier.
(par Aurélien Pigeat)
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