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Zombies, T4 : Les Moutons - Par Peru, Cholet & Bastide - Soleil

Par Charles-Louis Detournay le 9 décembre 2015                      Lien  
Enfin, le nouveau cycle de la meilleure série post-apocalyptique franco-belge ! Le niveau global se maintient, même s'il faut patienter un peu pour que ce nouveau cycle replace de solides fondations.

Si vous n’aviez pas encore dévoré le premier cycle de Zombies (Nobody’s perfect), voici un [rapide résumé dans un précédent article. Sachez du moins qu’après le final grandiose du tome 3 qui terminait ce premier cycle de quatre tomes (si si, allez lire cet article !), les auteurs annonçait un réel bouleversement : une ellipse de plusieurs d’années afin de retrouver leurs survivants dans une ambiance différente, ainsi que l’évolution d’une humanité en sursis.

Il a pourtant fallu attendre deux ans pour que ce second cycle arrive dans les bacs. Un temps nécessaire pour que le talentueux dessinateur Sophian Cholet recharge ses accus après quatre premiers albums menés tambour battant, histoire de prendre de l’avance pour maintenir le tempo pour la suite. Le lecteur n’a pourtant pas senti cette interruption, car deux one-shots de Zombies Néchronologies sont parus dans l’intervalle, portant haut le niveau de l’univers de la série.

Zombies, T4 : Les Moutons - Par Peru, Cholet & Bastide - Soleil
Trente ans après la propagation du virus, l’humanité a bien changée

Première surprise de ce nouveau cycle, ce ne sont pas cinq ou dix ans qui sont donc passés en un clin d’œil depuis l’apparition du virus, mais bien trente années ! Dévastés, vides et silencieux, les États-Unis sont devenus le domaine d’une poignée de nomades immunisés contre la mort elle-même. Bien que les zombies aient quasiment disparu, les pèlerins de ce nouveau monde ne rebâtissent rien, ils attendent seulement la fin.

Pour expliquer ce retournement de situation après la création d’un début de civilisation à la fin du tome précédent, les auteurs repartent alors vingt-quatre ans en arrière. L’humanité tenait effectivement une réelle chance de s’en sortir grâce aux milliers de survivants réfugiés à Boston et en Islande : mais le virus a muté, provoquant différents degrés de contamination et s’attaquant maintenant également aux animaux !

« Il est très difficile d’innover avec "des morts qui veulent manger des vivants" », nous expliquait Olivier Peru lors d’une récente interview. En effet, le scénariste avait pu trouver son propre style entre les codes classiques que l’on nous a rabâchés, et la déferlante Walking Dead. Ses innovations tenaient à une mise en page très cinématographique réalisée avec Sylvain Cholet, mais aussi aux améliorations du genre, tels des zombies très rapides, ainsi que de surprenants moyens pour écarter les morts-vivants.

En cette matière, le lecteur ne sera pas déçu par ce nouvel opus : le scénariste a réellement imaginé une suite à cette déferlante de zombies sur la Terre, alors que beaucoup de récits se bornent à décrire des survivants massacrant des morts-vivants à la tronçonneuse ou au sèche-linge...

Que font les zombies lorsqu’ils ne trouvent plus de vivants à se mettre sous la dent ? Pourquoi certaines personnes semblent-elles immunisées et pas d’autres ? Pourquoi le virus ne s’attaque-t-il qu’aux humains ? Ces questions, savamment entremêlées à des destins bien construits, sont le terreau de l’introduction de ce nouveau cycle.

Un début de civilisation s’était reformée : que s’est-il passé ?

Saluons également l’association du dessin de Cholet avec les couleurs de Jean Bastide : leur collaboration permet de rajouter beaucoup de réalisme et de profondeur aux scènes humaines qui composent la très grande majorité de ce nouvel album, sans déforcer les séquences plus violentes. Ce manque de carnage qui pourra déstabiliser le lecteur est liée à l’évolution qu’Olivier Peru désire donner à la série. Le ton pessimiste et les explications un peu scientifiques pourraient également dérouter les amateurs de gore, mais cette baisse du tempo est liée à l’implantation du nouveau cadre de la série.

En débutant ce tome 4, ne vous attendez donc pas à être autant chamboulé qu’à la lecture des one-shots des Néchronologies et à la fin du cycle précédent. Mais comme Olivier Peru maintient une très grande qualité scénaristique depuis un bon nombre d’albums, faisons donc lui confiance pour encore nous surprendre dans la suite de cette série qui figure déjà parmi les classiques du genre..

Oliver Peru continue d’apporter ses propres améliorations au genre des zombies : passionnant !
Documents
Toujours autant de réussite dans le graphisme de Sophian Cholet

(par Charles-Louis Detournay)

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Sur le même sujets et par le même scénariste lire, nos autres articles concernant Zombies :
- notre analyse du tome 3 qui clôt le premier cycle des 4 albums de Zombies : Morts-vivants à tous les étages
- la chronique du tome 2
- une première interview d’Oliver Peru : « Il est très difficile d’innover avec "des morts qui veulent manger des vivants" » (janv 2014)
- une autre interview d’Oliver Peru : « Mon esprit aime se promener dans les univers fantastiques »
- nos articles concernant Zombies Néchronologies : notre article du premier tome dans François Hollande cerné par les zombies, sans oublier le second tome Mort parce que bête

Les illustrations sont : © Éditions Soleil, 2015 - Peru, Cholet

 
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