Rude journée pour le jeune courtier en assurances John Lassiter ! Non seulement il vient de se faire virer de son travail, mais il apprend ce même jour que sa femme demande le divorce.
Après s’être fait voler son portefeuille, il entre dans un bar pour échapper à une forte pluie d’orage. Il va alors faire la connaissance du mystérieux Edward, bel homme d’âge mur aux fines moustaches mais au comportement singulier pour ne pas dire plutôt étrange. Ce dernier lui demande de le ramener chez lui.
Commence alors une étrange virée nocturne dans la petite ville de Keanway au commissariat, puis dans un hôtel de luxe où Edward insulte la clientèle avant que les deux hommes atterrissent dans un club tenu par un certain Max avec qui Edward a de sérieux comptes à régler.
Au cours de cette nuit trépidante, Jonathan va croiser non seulement des tueurs mais aussi des Doberman et un flic aux méthodes peu orthodoxes, sans voir venir l’étrange complot qui se met progressivement en place. Tout cela dissimule un sinistre calcul, une sombre vengeance dont le héros, et le lecteur ne découvriront les raisons qu’au terme d’une longue, très longue nuit !
Avec 13h17 dans la vie de Jonathan Lassiter, Eric Stalner nous propose à nouveau un polar à l’ancienne, n’hésitant pas à jouer sur la nostalgie en privilégiant une ambiance totalement raccord avec le genre.
La déclinaison en tons sépias, noir et blanc et l’éclairage nébuleux des scènes nocturnes transporte très vite le lecteur dans l’atmosphère d’un thriller sombre et inquiétant. L’extraordinaire machination dans laquelle le jeune homme se retrouve embarqué est amenée avec une grande efficacité. Le duo formé par le cynique Edward et Jonathan l’ingénu fonctionne à merveille dans ce récit psychologique avec pour toile de fond l’ambiance américaine des premières années 1960.
Après le très réussi Bertille et Bertille (chez le même éditeur), l’auteur reprend la thématique du duo improbable pour en faire un récit original, haletant, au climat oppressant et complètement captivant jusqu’à la dernière image.
(par Patrice Gentilhomme)
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