Mais le chanteur semble avoir d’autres préoccupations. La mafia qui cherche à l’utiliser pour le passage en fraude d’un tableau de grande valeur. L’histoire bascule avec l’arrivée de Judith. Cette jeune femme de chambre vient tout juste de trouver un mystérieux colis contenant l’œuvre d’art, posée sur le lit du ténor italien quand deux individus surgissent pour le récupérer. Persuadés qu’elle a vu quelque chose qu’elle n’aurait pas dû, ils l’embarquent, bien décidés à faire disparaître ce qu’ils pensent être un témoin gênant. La jeune femme parvient à leur échapper alors que la terre se met à trembler. Débute ainsi une poursuite impitoyable dans une ville dévastée.
Réunis à nouveau, Damien Marie et Fabrice Meddour proposent un nouvel aperçu de l’histoire des Etats-Unis. L’histoire d’Après l’enfer (paru chez le même éditeur) se déroulait à l’issue de la guerre de sécession dans une ambiance crépusculaire. Cette fois, les auteurs ont choisi de situer ce nouveau récit dans le cadre du tremblement de terre de 1906.
Si l’intrigue part d’un sombre trafic de tableau, on retrouve le climat très sombre, aux relents de fin du monde, déjà présent dans le premier diptyque ; le graphisme et les tons privilégiés par Fabrice Meddour n’y sont évidemment pas pour rien. De son côté, le scénario présente des personnages très tranchés, les mafieux apparaissent comme les sinistres successeurs des soldats perdus d’Après l’enfer.
A nouveau, Damien Marie articule son récit autour de faits emblématiques de l’histoire américaine en y associant figures authentiques et personnages de fiction. Ajoutons que le tableau attribué au peintre autrichien Klimt permet aussi de dresser des ponts entre les sujets de la toile et un thriller troublant et haletant. De ce point de vue, le choix du titre, qui pourrait paraître énigmatique à première vue, s’inscrit dans le parti-pris narratif des auteurs.
En fin de volume, un dossier resitue l’histoire et les personnages dans le contexte de l’époque. Tout en permettant d’apprécier la démarche des auteurs, il suscite suffisamment d’impatience et de questionnement qui donnent envie de connaître la suite d’une histoire déjà fort bien menée.
(par Patrice Gentilhomme)
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