Épuisée d’être constamment battue et humiliée, la belle Kartzy s’est défendue en poignardant son mari, un haut responsable de la justice, avant de s’enfuir. Peu importe les motifs de la dame et les fautes de son bourreau devenu victime, tous les hommes d’armes sont mobilisés pour retrouver la blonde fugitive.
Mais toutes les jolies blondes du pays ne sont pas Kartzy, comme ils vont bientôt s’en rendre compte à leurs dépens, quand, croyant arrêter la meurtrière, ils vont tomber sur Aria qui venait de quitter les Humelfes ! Entravée, elle est emmenée pour être présentée au maître de justice de la ville. Mais Aria et ses gardes s’égarent dans la forêt...
Si Michel Weyland s’est toujours intéressé à la condition féminine en donnant un caractère farouche à son infatigable aventurière, il choisit ici d’aborder un sujet difficile : les femmes battues qui se sont retournées contre leur mari. Le sujet est formidablement introduit par le dialogue des deux premiers protagonistes : toute la ville connaissait les sévices infligés, mais un homme l’accepte en rigolant tandis que le second s’insurge.
Cette intense montée en force trouve pourtant un réel passage à vide lorsqu’Aria et les soldats se perdent dans la forêt. Dans l’état, l’intrigue aurait sans doute mérité un retour dans la ville afin que ses habitants puissent confronter leur regard à celui de la femme battue.
Ce petit défaut dans l’intrigue ne diminue pas la portée de cette aventure qui rappelle que Weyland a construit pendant près de quarante ans l’une des plus intéressants sagas d’aventure de genre dans la BD franco-belge.
(par Charles-Louis Detournay)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion