La jeune Héléna vit seule avec son père dans une ferme au bord de la mer. Quand elle ne l’aide pas avec les bovins, elle campe avec ses amis. Son plan d’avenir lui paraît tout tracé : elle reprendra l’entreprise familiale. Mais son père ne partage pas cette idée, il aimerait qu’Héléna ait un destin un peu moins taché de bouse. La discorde s’installe entre les deux personnages.
C’est alors qu’Héléna découvre un jour qu’elle possède des aptitudes assez exceptionnelles pour un sport : la sioule. Entre le rugby et le dogeball, ce sport médiéval particulièrement violent [1]. Il réunit des millions, voire des milliards, de téléspectateurs. Encouragée par ses amis, la jeune femme décide de tenter le concours d’entrée à l’École Supérieure de Sioule sans prévenir son père. Réussira-t-elle à y passer des épreuves hyper-sélectives ? Son père sera-t-il content de la voir choisir un autre destin ?
Dans cet hommage aux mangas shônen, Michaël Sanlaville fait la part belle à une femme forte dans un monde (et un genre) qui s’adresse plutôt aux garçons. Une représentation moderne rafraîchissante. En reprenant les codes du genre, Sanlaville invente une héroïne adolescente hors du commun qui rencontre des personnages qui lui apprennent beaucoup et deviennent d’appréciables soutiens. La série en trois tomes mettra en scène la confrontation d’Héléna face à la dure réalité du monde du sport, et notamment ses à-côtés : les réseaux sociaux et la jalousie des colistiers.
Le premier tome de cette série sportive s’exprime avec une énergie inégalable. Tout en s’inscrivant dans sa tradition, le dessin de Michaël Sanlaville n’est en rien un copié-collé du manga japonais. Ici, son dessin, davantage cartoony, est particulièrement dynamique et addictif.
Michaël Sanlaville est surtout connu par sa collaboration avec Bastien Vivès et Balak sur Lastman, ou encore avec Vivès sur Hollywood Jan (Casterman). Mais il a signé également des titres en solo comme Le Fléau Vert et surtout la remarquable adaptation de San Antonio d’après Frédéric Dard. Avec ce shônen, il devrait grimper dans le top des ventes.
(par Thelma SUSBIELLE)
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Banana Sioule T. 1 : Héléna - Par Michaël Sanlaville - Glénat - 208 pages - 12,50 €
[1] De son nom historique Soule, c’est un jeu de balle attesté au Haut-Moyen âge, sans doute évolution d’un jeu romain influencé par un sport norvégien suite à l’arrivée des viking. La première trace écrite date du XIIe siècle. Il est surtout pratiqué en Normandie, en Bretagne et dans le nord de la France. Il pourrait être un ancêtre du football et du rugby, plus vraisemblablement un cousin. C’est un jeu de balle collectif très viril mais assez codifié où les deux équipes doivent apporter la balle dans un même en-but, appelé mare (le porche d’une église, au pied d’un arbre...). Presque disparu au milieu du XXe siècle, il refait son apparition sous le nom de sioule en particulier en Normandie et chez les scouts, avec des règles précises où chaque équipe dispose de son en-but, une zone circulaire avec un poteau au centre.
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