Bastien Vivès est un auteur dorénavant confirmé qui bouscule de plus en plus les valeurs établies. Après quelques premiers ouvrages qui épatent par leurs qualités graphiques et narratives où le féminin tient une place éminente (Le Goût du chlore, Elles, Polina, Une Soeur…), Bastien Vivès se complaît à essayer tous les terrains de jeux avec ses complices (L’Empire avec Merwan, Lastman avec Balak & Michaël Sanlaville, La Grande Odalisque avec Ruppert & Mulot…) et se frotte quelquefois au scandale avec ses créations pour la collection BD-Cul des Requins Marteaux (Les Melons de la colère, La Décharge mentale) ou pour le Porn Pop chez Glénat (Petit Paul).
Si ces derniers titres sont, comme Le Bandard fou de Moebius, les Raaah Lovely de Gotlib, Vuzz de Druillet ou Paulette de Pichard & Wolinski justement, d’aimables plaisanteries qui ne choquent que les pisse-froid et qui ont été les marqueurs des mœurs de leur temps, il est évident que le parcours de cet homme encore jeune (il a 34 ans) est proprement impressionnant.
Le Chemisier n’est certes pas son album le plus convaincant, mais il est, comme l’écrit si bien notre chroniqueur David Taugis, un séduisant « récit de métamorphose, d’éveil féminin, d’émancipation… ».
Il s’inscrit dans un parcours qui, d’année en année, reste bluffant.
(par Didier Pasamonik - L’Agence BD)
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