Albums

Le Chemisier - Par Bastien Vivès - Casterman

Par David TAUGIS le 6 novembre 2018                      Lien  
Dans ce roman graphique, on retrouve un des thèmes classiques de Bastien Vivès : un parcours féminin en déviation salutaire, qu'il traite sa finesse et sa sensibilité, mais cependant aussi avec certains fils un peu épais. Reste alors le charme du dessin, toujours aussi captivant.

Il aura suffit de changer de haut pour voir la vie autrement... Un peu court, mais c’est en tous cas le point de départ du dernier Vivès, récit de métamorphose, d’éveil féminin, d’émancipation.

Séverine apparaît bien sage dans les premières pages : son petit ami ennuyeux et immature, son concours de prof, son boulot de baby-sitter. Justement, le chemisier de la mère de famille qu’elle revêt change brusquement le regard des autres, des hommes surtout. Commence alors un parcours sans limites, au cours duquel Séverine s’autorise des aventures, des rencontres impromptues, et de s’imaginer une autre vie. Jusqu’à un drame qui changera encore la donne.
Le Chemisier - Par Bastien Vivès - Casterman
Comme souvent avec les albums de Bastien Vivès, on est à la fois sous le charme et un peu agacé. Les scènes érotiques, assez crues, semblent dispensables et l’événement qui apparaît en fin de récit sonne un peu faux. Mais il y a ces personnages, qui eux sont justes. Notamment ces hommes croisés par Séverine, dans leur vérité pas toujours glorieuse, mais toujours crédibles. Et cette science du regard qui donne de l’intérêt à toutes les scènes.

Plus qu’une une nouvelle ode au genre féminin (entonnée déjà avec Elles en 2007), Le Chemisier parle beaucoup de liberté, un thème plutôt nouveau pour l’auteur.

(par David TAUGIS)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN : 9782203168770

Commander cet ouvrage sur Amazon ou à la FNAC

A lire également sur notre site :
- "Une Sœur", la bouleversante bulle estivale de Bastien Vivès
- Bastien Vivès : « "Une Soeur" évoque la bulle enchantée d’un amour d’été »
- L’Amour
- La Guerre
- La Grande Odalisque (avec Ruppert et Mulot)
- La Famille
- Les Melons de la colère
- Pour l’empire
( avec Merwan Chabane & Sandra Desmazières)
- Amitié étroite
- Dans mes yeux
- La boucherie
- Polina
- Le goût du chlore
- Elles
dans un article consacré à la création du label KSTR

Et des interviews :
- « "Une Soeur" évoque la bulle enchantée d’un amour d’été » (juin 2017)
- Avec Ruppert & Mulot concernant Olympia : « L’action et les cambriolages passent au second plan par rapport à la réunion de ces trois voleuses qui rigolent et vivent tout simplement »
- « Je préfère les histoires que je raconte à la vraie vie » (mars 2012)
- "Grâce à la caméra subjective, j’ai pu me concentrer exclusivement sur la fille que je voulais dessiner" (mars 2009)
- « Je voulais expliquer comment on tombe amoureux » (août 2008)

Lire également l’interview de Didier Borg, éditeur de Lastman : "Il faut d’abord être juste dans l’histoire que l’on porte et dans la manière dont on la transporte en numérique ou sur papier."

À propos de Lastman, lire également :
- Financement participatif sur Kickstarter pour le dessin animé "Lastman"
- notre article introductif de la série
- les chroniques des tomes 2 et 4
- un article récapitulatif des 4 premiers tomes : Lastman : déjà plus de 800 pages d’aventure !
- les chroniques des tomes 5 et 6
- Les auteurs de Lastman crèvent tous les écrans
- Last Man s’anime !
- Albums, jeu, traduction US et dessin animé : LastMan revient en force !
- À Angoulême 2016 et en librairie, le nouveau cycle de LastMan décoiffe !

Casterman ✏️ Bastien Vivès
 
Participez à la discussion
4 Messages :
  • Le Chemisier - Par Bastien Vivès-Casterman
    6 novembre 2018 18:07, par PhilC

    Je vous trouve bien indulgent alors même que votre chronique évoque une partie de ce qui fait de ce livre un complet ratage :
    - Des scènes de sexe priapiques qui tombent à plat et laissent à penser qu’à trop vouloir publier l’auteur finit par mélanger les planches des ses divers opus en cours.
    - Une héroïne que l’on arrive jamais à trouver sympathique mais qui étouffe les personnages secondaires qui, du coup, sont inconsistants.
    - L’assurance prise par Séverine en portant le chemisier se situe presque exclusivement dans sa libido débridée (la soutenance de thèse qui devrait être plus essentielle est vaguement évoquée en quelques cases). Je ne suis pas sûr que le genre féminin s’y retrouve.
    - Et enfin, comme vous le dites, le final est un peu affligent.

    On ne retrouve jamais la grâce dont est capable l’auteur. On est à des années-lumières de Polina. C’est incontestablement l’oeuvre la plus mauvaise de sa carrière.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Thierry le 8 novembre 2018 à  12:19 :

      La chronique est assez juste, selon moi.
      Ce récit est une belle promesse mais qui reste à l’état de promesse. En effet, l’argument est assez intéressant : comment le regard des autres change profondément une personne.
      Je rejoins le propos précédent sur le fait que la prise de confiance en soi de l’héroïne ne se situe que dans un désir sexuel de l’autre vis à vis d’elle.
      Et c’est là tout le problème à trop vouloir montrer du cul, on se perd dans une démonstration où le propos ne serait qu’un prétexte à de scènes érotiques, inutiles de surcroit.
      Cela m’a rappelé la vie d’Adèle, bon film, mais, notamment, une scène d’ébats (assez crus) entre les deux protagonistes qui dure par mois de 14 minutes (j’ai compté) interroge sur le désir du réalisateur de rincer l’œil que de dire la vérité d’une relation.
      Et, il en va de même pour Bastien Vivès...

      Répondre à ce message

      • Répondu par Henri Khanan le 8 novembre 2018 à  17:41 :

        Oui, la vie d’Adéle, dont les deux actrices se sont étonnées de la longueur du tournage (plusieurs jours !! ) de la grande séquence d’amour lesbien. De plus, impatient, le cinéaste leur a imposé de commencer le tournage par cette scène. Pour Vivès qui bénéficie déjà de publications bien crues dans la collection BD-Cul des Requins-Marteaux, avec des albums vendus sous cello, voire retirés des rayons de plusieurs libraires, on peut s’étonner qu’il persiste à exprimer sa libido chez un éditeur sérieux comme Casterman. Son Pollina était quand même plus rafiné, pour ne pas dire subtil.

        Répondre à ce message

  • Le Chemisier - Par Bastien Vivès - Casterman
    17 décembre 2018 16:30, par Laurent Colonnier

    J’aime beaucoup le boulot de Bastien Vivès, il a un talent incroyable et indéniable, mais Le Chemisier est un très mauvais bouquin, c’est un ratage complet.

    Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR David TAUGIS  
A LIRE AUSSI  
Albums  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD