Ce Français converti à l’Islam, brillant soldat et fougueux bretteur de mots ayant correspondu avec Voltaire, est une célébrité du Siècle des Lumières : Saint-Simon le couvre de son mépris tandis que le siècle suivant Sainte-Beuve se fend d’un article aussi amusé que détaillé sur sa vie.
Bonneval Pacha est l’aïeul du scénariste Gwen de Bonneval. Ce dernier est allé sur les trace de son ancêtre, à Istanbul où le Pacha est enterré dans le carré des derviches, au pied de la Tour de Galata.
Bien qu’enturbané, Bonneval Pacha est resté un esprit libre qui n’était inféodé à aucune autorité et qui, à sa manière, préfigure les révolutions à venir. Ce sont ses qualités de soldat qui lui apportent la gloire mais un certain orgueil qui le pousse à rompre avec chacune des autorités dont il dépend.
Ce récit habilement mené par Gwen de Bonneval prête la voix au Pacha lui-même dans ses jardins surplombant le Bosphore avec des flashes-back sur sa jeunesse dans la Royale ou dans l’armée du Duc de Vendôme en Italie.
Les paysages défilent, les figures historiques aussi et il faut tout le talent d’Hugues Micol pour rendre dans le chatoiement de sa couleur directe les splendeurs méconnues du Grand Siècle.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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