« Andreas, ton carnet ! »
Voilà comment se résume le quotidien de ce jeune bagarreur au collège. Pourtant bon élève, il s’est lancé dans la mise en ligne sur les réseaux sociaux de ses "tapes" (comprendre : bagarres) dont il sort systématiquement vainqueur. Le retour de son père à la maison va faire définitivement basculer Andreas. La relation, très tendue, va déboucher sur une rupture brutale.
Visages durs, couleurs pleines et décors froids, l’univers de Chien Hurlant impressionne par sa cohérence. Le propos est crédible, les personnages convaincants. Ce collégien qui cherche l’attention des autres s’avère en fait un amoureux transi, et inconscient de la fragilité de ses amitiés. Il amuse, il fait peur, il suscite parfois l’admiration, mais pas l’empathie.
La dernière partie du récit, qui voit Andreas rejoindre la communauté des Gens du voyage, nous emmène vers un apaisement, à la fois familial et psychologique. C’est peut-être là l’aspect un peu moins réussi de l’album, qui devient alors un appel à la tolérance. On frôle le cliché (musique et fraternité) mais vient alors le retour de l’oncle bienveillant, sauveur. Les chiens qu’il emmène partout avec lui expliquent (enfin) le titre. Mais il est un peu trompeur, comme l’image de couverture. Ces animaux symbolisent une violence fantasmée qui cache loyauté et fidélité. Ils seront, devine-t-on, des passeurs d’humanité pour notre ado en crise.
(par David TAUGIS)
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