L’équipe un peu paumée de Copra est à nouveau commanditée par le gouvernement pour quelques coups foireux. Plusieurs de ses membres n’en sortiront pas indemnes ou ne s’en sortiront pas du tout. Le propre de cette série est qu’on ne connaît jamais la durée de vie de ses héros. Pourtant dans la lignée des comics traditionnels auxquels elle fait référence, Suicide Squad pour ne citer que la plus évidente, la série principale de Michel Fiffe s’en dégage de par son caractère particulier. Par le côté primesautier de son graphisme, on a parfois l’impression d’avoir affaire à un dessinateur de fanzine. Au-delà du charme que cela dégage, on se rend compte que son art dévoile bien plus de qualités et d’aura que prévu. Plaqués directement sur la planche sans travail préparatoire, le dessin et les couleurs atomisent le lecteur en même temps que ses héros de papier s’en prennent eux-mêmes plein la tronche.
Ce comics n’est certes pas aisé à assimiler au premier regard. Même si, au niveau du scénario, l’artiste emploie certaines ficelles traditionnelles comme l’apparition opportune de super-vilains, le traitement graphique, d’une modernité ébourrifante, cependant risque de déconcerter les amateurs mainstream du genre. Y venir est une démarche expérimentale. Vous allez écarquiller les yeux. Cela secoue graphiquement mais comme pour toutes les bonnes attractions à sensations fortes, après avoir été renversé, on en redemande et on y retourne. Cette série ne manque cependant pas d’expérience car elle a déjà fêté ses dix ans. Elle a donc ses propres codes qu’il faut bien assimiler pour simplement aimer sortir des sentiers battus. Suivez le guide, il s’appelle Michel Fiffe.
(par David SPORCQ)
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