Alors que nos espionnes savourent des vacances amplement méritées, Abbey Chase se met dans l’embarras en dérobant un collier ancien. Elle se retrouve aux prises d’un groupe de pirates et ne doit son salut qu’en se faisant « secourir » (entendez par là : capturer) par les émissaires d’un Sultan...
Sydney et sa sœur, Sonya, sont donc mandatées par la tête pensante de l’équipe, Deuce, pour la retrouver, mais un contrat a été mis sur leurs jolis minois. Entretemps, Abbey est retenue captive et est contrainte de retrouver une couronne antique qui légitimera le règne du Sultan...
Publié en quatre numéros aux États-Unis, chaque épisode est découpé en trois parties, chacune focalisée sur l’aventure d’une espionne respective. Pour appuyer ce découpage, Andy Hartnell a confié l’illustration de chacune des parties à un dessinateur différent.
Nous retrouvons donc John Royle ( qui a officié sur l’improbable et pourtant jouissif cross-over Danger Girl/G.I. Joe) qui est en charge des planches sur Abbey Chase, Harvey Tolibao (qui a illustré le suite de Trinity, intitulée The Chase) qui s’occupe de la partie de Sydney Savage et enfin, Stephen Molnar (qui a réalisé en grande partie les illustrations de la série Star Trek en comic-book) officie sur l’histoire de Sonya Savage.
Souvent, un travail a plusieurs dessinateurs donne un rendu final plutôt brouillon, mais le découpage de chaque numéro en chapitres centrés sur un personnage ne donne pas cette impression. En effet, chaque espionne a son histoire à elle qui ne se rejoindront que pour le derniers numéro.
Cela fait maintenant 15 ans que la série Danger Girl a été créée par Andy Hartnell et J.S. Campbell et alors que certaines franchises de l’époque Top Cow/Cliffhanger sont tombées dans l’oubli collectif, Danger Girl perdure grâce à un renouvellement continu des intrigues.
Là où la série mère qui a vu Campbell rejoindre l’Olympe des nouveaux illustrateurs de comic-book jouait sur le coté sexy des personnages, les moutures actuelles laissent ce côté en filigrane et se concentrent plus sur l’action non stop. Certes, les illustrateurs continuent à caresser les courbes des héroïnes pour le plus grand plaisir des lecteurs, mais l’argument de vente n’est plus cet aspect sexy. Danger Girl est devenue cette série d’action/aventure plutôt bien écrite pour ce qu’elle est et ne tombe pas dans les dérives névrosées et nombrilistes des séries des Big Two. Elle ne pète pas plus haut que ses fesses (qui, soit dit en passant, sont plutôt magnifiques) et donne au lecteur sa dose d’action.
Sans pour autant être une série top-tier, Danger Girl assume son status de série d’aventure pour livrer un rendu final assez soigné. Certes, les fans de la série scandent depuis des années un retour de Campbell comme penciller de la série, mais il ne faut pas se voiler la face : Campbell passe des partenariats avec Disney et s’en sort mieux comme cover-artist et son éditeur, le label IDW, sait s’entourer des bons artistes pour une de ses séries-phares. Que demander de plus ?
Pour cette édition française, Glénat reprend quasiment trait pour trait le TPB américain, de la couverture aux suppléments. Il faut dire que pour une série en quatre numéros qui n’a pas eu son lot de variants (une seule a été réalisé par Alex Garner, les couvertures de Campbell en noir et blanc) et les bonus finaux sont plutôt pauvres. La nouvelle série Danger Girl : Mayday sort aux États-Unis en avril, et nous espérons la voir chez nous après la publication de The Chase.
(par Antoine Boudet)
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