Deviens quelqu’un ! — Par Daniel Blancou

Deviens quelqu’un ! — Par Daniel Blancou — Éd. Sarbacane

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Après "Un auteur de BD en trop", Daniel Blancou nous revient avec un nouvel ouvrage sur le même thème, celui de la création, mais traité de manière différente et qui fait la part belle à d'autres auteurs. Belle manière de prolonger sa réflexion.

"Pourquoi vous faites pas un vrai métier ?" demande un jeune élève à Daniel Blanquette, le double de notre auteur, que l’on retrouve en plein doute, lui qui, à la différence de ses camarades de promo (dans la BD s’entend) n’a pas réussi à percer. Pour se relancer, son éditeur l’incite à se faire inviter à une exposition réunissant les anciens de son école d’art. Mais pour y parvenir, Daniel doit d’abord terminer sa BD en cours et devenir enfin quelqu’un, comme on l’y enjoint.

Deviens quelqu'un ! — Par Daniel Blancou — Éd. Sarbacane

Dans une belle mise en abyme, Daniel mêle passé, présent et futur. Une partie de l’histoire se passe en 2060, ce qui nous vaut une esquisse du futur, où il n’y a plus qu’un seul éditeur, et l’auteur de BD est plongé dans une concurrence généralisée, n’utilisant plus que le numérique et l’intelligence artificielle (Sera-t-on si loin de cette réalité, encore virtuelle ?).

Un des intérêts de cette BD, outre le dessin et les dialogues pleins de charme, réside dans l’intégration de planches des (vrais) auteurs invités dans l’exposition qu’espère intégrer notre auteur. Parmi ces auteurs, aux noms légèrement modifiés avec une touche d’humour, se trouvent, entre autres, Lisa Modèle, Nicolas Win, Canon, Mathieu Malin (pas trop difficile ?), ce qui permet d’’introduire des changements de rythme, de temporalité, et de dessin bien entendu. C’est ingénieux et cela fonctionne très bien.

Si l’on se perd un peu parfois, du fait d’une histoire moins linéaire (il faut dire que le scénario de sa précédente BD était particulièrement abouti), on éprouve toujours un grand plaisir à lire cet ouvrage de Daniel Blancou, qui décidément, n’est pas "un auteur de BD en trop" ! [1]

(par Philippe LEBAS)

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