C’est donc Alex Ross qui est à la baguette pour cet album. Si l’artiste est reconnu depuis de nombreuses décennies pour ses peintures qui ont fait, entre autres, les beaux jours des parutions des éditeurs Marvel et DC, nous le voyons ici endosser une cape qu’on lui attribue rarement : celle de scénariste.
Comme évoqué plus haut, Alex Ross dégaine le premier dans la nouvelle collection MarvelArts, fruit de la collaboration nouvelle entre l’éditeur Abrams ComicArts et Marvel. L’ambition de cette collaboration est de publier des romans graphiques qui auront pour spécificité de reprendre à leur compte des techniques traditionnelles de composition graphique, inspirées par exemple par la conception des planches dans les années 1960.
Alex Ross invite le lecteur à retrouver les Quatre Fantastiques dans un contexte fantasmé, entre tradition et modernité. En effet, les personnages ressemblent aux canons graphiques que l’on associe à l’époque de Jack Kirby, mais on remarque déjà la présence des deux enfants Richards qui arrivent pourtant bien plus tardivement. Lors d’une nuit orageuse, un mystérieux et imposant intrus parvient à pénétrer le Baxter Building, le QG des Quatre Fantastiques. Il ne se montre pas menaçant lorsque sa présence est découverte, mais que veut-il ?
Une explication de Reed et une belle frayeur plus tard, le chemin est tout tracé : direction la zone négative pour gérer les problèmes qui y sommeillent ! Alex Ross fait la démonstration de son talent de dessinateur en multipliant les double-pages et les compositions singulières pour ses planches. L’arrivée dans la zone négative lui permet d’exprimer pleinement son talent, notamment grâce au thème cauchemardesque qu’il a retenu pour éprouver l’équipe.
Sur le plan scénaristique, sa proposition nous a semblé classique, même si elle est efficacement menée. L’intrigue est ainsi peu surprenante pour les lecteurs de longue date, Alex Ross faisant rapidement le lien entre son récit et les premières aventures dans la zone négative racontées dans les années 1960 par Stan Lee et Jack Kirby.
L’écriture des personnages dans cet album nous a semblé effleurée, c’est le voyage qui prime sur l’évolution des protagonistes. Que les lecteurs de longue date soient rassurés, Alex Ross traite avec respect les Quatre Fantastiques et cette fois-ci, ce sont les thèmes de la bonté et de l’espoir inhérents au genre humain que nos héros incarnent.
Fantastic Four | Full Circle peut mériter le détour : si vous êtes à la recherche d’un album aux très belles planches ou d’une escapade nostalgique dans l’univers Marvel, la proposition d’Alex Ross risque de vous plaire.
(par Romuald LEFEBVRE)
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Fantastic Four | Full Circle. Par Alex Ross (scénario et dessins). Traduction de Laurence Belingard. Panini Comics. Sortie le 14 septembre 2022. 64 pages. 12,00 Euros (version brochée).