Actualité

Goldorak, le retour en album en 2021 chez Kana

Par Jérôme BLACHON le 9 décembre 2020                      Lien  
Il est une génération marquée par l’arrivée sur le petit écran (ce n’était pas une simple expression alors) par de nouveaux dessins animés, dans des émissions aussi cultes que Récré A2 ou L’île aux enfants (hommage à Régis Fassier, second interprète de Casimir, décédé récemment). Certains diront que cette génération assiste à l’arrivée de l'anime (et en 1990, avec Akira, du manga) en France. Parmi ces nouveaux dessins animés, le premier à marquer les esprits est sans conteste Goldorak.

Initialement diffusé de 1978 à 1980 (en ne respectant pas toujours l’ordre des épisodes), puis rediffusé dans les années 1990, cet anime marque les esprits des enfants mais aussi des parents qui s’alarment de cette violence, des intrigues et de la manipulation psychologique des personnages, une nouveauté à l’époque dans les émissions destinées à la jeunesse.

Son influence se ressent rapidement par des expressions, pas toujours flatteuses (la présentatrice et réalisatrice d’émissions Dorothée est surnommée « Goldorothée » par ses opposants, ou le robot qui devient « Gueulederak » dans la bouche de Coluche) mais qui montrent l’influence et la célébrité de la série. Certains spécialistes affirment que lors de sa diffusion à 18h dans Récré A2, le programme atteint quasiment 100 % d’audience en France, ce qui paraît surprenant même si la France ne compte alors que trois chaînes de télé. On parle de « génération Goldorak ».

Quoi qu’il en soit, le programme marque durablement les enfants de l’époque qui, devenus adultes, restent attachés à leurs souvenirs. Il s’agit aussi d’une génération de la nostalgie.
La preuve s’il en faut avec le succès des deux ventes aux enchères de produits dérivées liés à la séries, la dernière s’étant déroulée à Paris le week-end des 5-6 décembre dernier, ou encore la statue de 7m de haut posée sur un rond-point à l’entrée de Thiers, ville du Puy-de-Dôme.

Un retour en bande dessinée

C’est pourquoi la nouvelle d’une reprise par des auteurs français de bande dessinée du mythique robot géant ne passe pas inaperçue. Pourtant, le projet a commencé voici près de trois ans, discrètement.
Aux manettes, Xavier Dorison, qui a écrit le premier jet du scénario, et Denis Bajram (qui possède une collection importante de para-BD de cette licence). Ils entraînent à leur suite leurs comparses d’atelier Brice Cossu, Alexis Sentenac, au dessin, et Yohan Guillo pour la mise en couleur et en lumière, tous fans du mecha géant.
Un travail à cinq qui nécessite un minimum d’organisation. Denis Bajram a travaillé sur tous les postes, à la fois discutant du scénario, finalisant le storyboard, participant aux dessins…

Les premières images du projet montrent un travail très aboutit, dont une superbe couverture représentant un Fulguro poing sortant d’un lac. Go Nagai, créateur du personnage, a donné son accord rapidement après avoir été contacté par les éditions Kana, qui va publier l’album.
Il faut dire que Kana n’en est pas à son coup d’essai. Elle a déjà publié une suite remarquée d’un anime de cette époque avec les trois tomes des Mémoires de l’Arcadia et de son capitaine mythique, Albator, sous la plume de Jérôme Alquié. De quoi avoir toute l’attention des Japonais qui connaissent l’engouement des Français pour les anime et les mangas.

Goldorak, le retour en album en 2021 chez Kana

L’intrigue de l’album se déroule une dizaine d’années après la guerre contre les forces de Véga. Voici le pitch officiel :
La guerre entre les forces de Véga et Goldorak est un lointain souvenir. Actarus et sa sœur sont repartis sur Euphor tandis qu’Alcor et Vénusia tentent de mener une vie normale. Jusqu’au jour où, issu des confins de l’espace, surgit le plus puissant des golgoths de la Division Ruine : Hydragon. Face à lui, les armées terriennes sont balayées et les exigences de la dernière division de Véga sidèrent la planète : sous peine d’annihilation totale, tous les habitants du Japon ont sept jours pour quitter leur pays et laisser les forces de Véga coloniser l’archipel. Face à cet ultimatum impossible, il ne reste qu’un dernier espoir, le plus puissant des géants… Goldorak.

Dans une interview donnée au Figaro, Xavier Dorison revient sur la genèse mais surtout sur le cœur du projet : pourquoi vouloir écrire une nouvelle histoire, au-delà de la nostalgie ?
En ce qui me concerne, [la fin de] cet épilogue laisse un vide moins grand que la précédente. On a l’impression qu’ils ont achevé un trajet. Il y a une vraie fin, qui nous semble combler un vide laissé par la série. À la fin de la série animée, Actarus a vaincu Vega mais pas ses propres démons. Avec notre histoire, l’évolution personnelle et interne d’Actarus est achevée.

Et pour aller plus loin encore, les éditions Kana ont réalisé une visio filmée d’une heure entre tous les protagonistes français de cette aventure, qu’il est possible de voir sur YouTube.

Encore une petite année de patience pour un album de 180 pages (dont 50 pages de dossier), prévu pour octobre 2021.

Page d’essai traduite en japonais pour validation du projet par Go Nagai

(par Jérôme BLACHON)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

Kana
 
Participez à la discussion
6 Messages :
  • Goldorak, le retour en album en 2021 chez Kana
    9 décembre 2020 13:06, par JC Lebourdais

    Ahhh Nostalgie !

    Répondre à ce message

  • C’est le retour de Télé Junior !!!

    Répondre à ce message

  • Goldorak, le retour en album en 2021 chez Kana
    9 décembre 2020 19:08, par mmarvinbear

    Une idée intéressante, oui. Mais saviez vous qu’on ne peut pas vraiment faire de suite du manga original à cause de sa fin nihiliste ?

    Lassé des échecs à répétition d’ Horos, le grand Stratéguerre provoque un conflit nucléaire généralisé afin d’éliminer les humains de façon radicale. Horos le tue alors pour essayer de sauver ce qui peut l’être mais il ne peut rien contre une fonctionnalité cachée de Goldorak : détruire tout ce qui est une menace pour la vie sur Terre et le robot considère que les humains constituent le danger primordial.

    Actarus tente de désactiver Goldorak mais lui et Vénusia sont mis en hibernation forcée au fond de l’océan. Goldorak déclenche alors son programme caché ce qui détruit la civilisation humaine et fait des milliards de victimes.

    Horos se met alors au travail pour essayer d’éliminer les radiations qui empoisonnent la Terre pendant que Alcor, qui a survécu, essaye avec sa fiancée de venir en aide aux survivants. Fin. Youpi.

    On est loin du retour joyeux sur Euphor...

    Répondre à ce message

    • Répondu par Super nounours le 9 décembre 2020 à  22:38 :

      C’est une suite pour la série animée et non le manga dont l’histoire est très différente jusque dans le caractère de certains personnages.
      Tout comme la bd sortie en 3 tomes sur Albator concernait la série animée aussi.

      Répondre à ce message

      • Répondu par mmarvinbear le 10 décembre 2020 à  16:51 :

        J’imagine déjà le Club Dorothée avec Rémi Sans famille, Prince Harou et un Goldorak fidèle au manga. Il ne manque plus que Silas, Zora ou une série yougoslave du même tonneau et à essayer de voir les Musclés essayer de jouer leurs titres après cela au public mis sous antidépresseurs d’urgence... :)

        Répondre à ce message

  • Goldorak, le retour en album en 2021 chez Kana
    12 décembre 2020 10:43, par Bodawei

    “Goldorak, c’est avant tout pour moi (j’avais 6-7 ans) le souvenir d’une attente en début de journée de l’épisode qui passait en fin d’après-midi, une énorme explosion de joie au moment du générique de début, des batailles chorégraphiées dans le salon (avec bruitages !), des cris et des larmes juste avant la fin des épisodes lorsque ma mère venait me chercher (je regardait la TV chez ma "nounou") - le timing était des plus mauvais et ca m’a valu quelques punitions pour les jurons lancés a ma mère ! Je suis d’accord : Goldorak opérait une sorte de magie qui me mettait dans un ’état second’.

    Cet album, qui semble déjà magnifique a la vue des planches que j’ai aperçues, fait remonter toutes ces émotions de mon enfance. J’en ai les larmes aux yeux... Encore merci pour cette collaboration passionnée et passionnante ! Comptez sur moi pour m’en procurer un exemplaire des sa sortie.

    David - depuis Shanghai, Chine”

    Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Jérôme BLACHON  
A LIRE AUSSI  
Actualité  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD