Cats Eye, City Hunter, Angel Heart, F Compo : la bibliographie de Tsukasa Hojo l’impose comme un des grands géants du manga, qui peut sans rougir se tenir aux côtés d’Osamu Tezuka, Leiji Matsumoto ou Shigeru Mizuki. Sans surprise, l’annonce de sa venue à Japan Expo 2023 a donc déchaîné les foules (et les préventes), et il restait la question de savoir comment le festival allait honorer sa tête d’affiche. La réponse : un superbe (et très grand) espace immersif, entre l’expo et la scène Insta’.
Sur quelques 100m2 (à vue de nez), sous la forme de plusieurs salles dédiées aux différentes séries majeures d’Hojo, les festivaliers peuvent se balader au milieu des reproductions de planches originales, assez nombreuses et plutôt bien choisies, dans des décors chamarrés qui font écho au dynamisme caractéristique du trait d’Hojo.
Mais ce qui retiendra surtout l’attention (et l’algorithme des réseaux sociaux), ce sont les trois scènes photos, absolument superbes et qui permettent de sacrées files d’attente.
La mini rouge emblématique de City Hunter, le café de Cats Eye, un authentique mugshot... Les effets trompe-l’oeil sont très réussis, et les rendus très convaincants.
Du côté de Black Jack, même chose en un peu plus petit : la scénographie tout en rouge et noir (très stendhalienne pourrait-on dire...) est du plus bel effet, il y a moins de planches et moins de décors (mais la superficie est moindre). En revanche, l’unique espace photo est très beau et complètement dans l’ambiance glauque-médicale de la série.
L’exposition retrace surtout le parcours de l’oeuvre et le processus créatif de Tezuka, avec de nombreux cartels explicatifs et biographiques. En ce sens, l’expo Black Jack est plus didactique que celle d’Hojo, et un peu moins généreuse en images. Mais, une fois de plus, la scénographie claque et installe une vraie impression de grandeur, là encore à la hauteur du statut culte de l’oeuvre.
Les festivaliers de Japan Expo seront bien inspirés de passer sur les deux espaces Hojo et Black Jack, deux temps forts à ne pas manquer de cette édition 2023. Chaque année, les espaces expositions (ou similaires) mis en place par le festival laissaient un peu à désirer (l’expo Goldorak de l’année dernière n’était vraiment pas mémorable). Cette année, ils ont mis les petits plats dans les grands, et le résultat est clairement à la hauteur.
(par Jaime Bonkowski de Passos)
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