A la fin du premier volet de cette histoire, nous avions laissé Naïm partir au large, dans une embarcation qui avait tout d’un radeau de la méduse.
Compagnons d’infortune, le gamin et un vieux chaman défient les éléments. A bord : les ossements de Liogo Humo, héros du peuple dont la sépulture risque d’être balayée par les promoteurs immobiliers qui veulent faire de l’archipel un spot en vue. Mais maintenant que la boîte de pandore est ouverte, pourquoi se limiter à un hôtel, quand l’indépendance du Sud-Soudan a libéré les vannes des lucratifs pipelines ? Sur la mer comme sur terre, un tourbillon de destins vont s’entremêler pour marquer la fin d’une époque.
On avait déjà été frappé par la multiplicité des points de vue et par la justesse des personnages de Benjamin Flao dans le premier tome de son aventure africaine. L’auteur français ne déçoit pas pour la conclusion de « Kililana Song », car on y décrypte toute la complexité de la situation kenyane. Sans verser dans l’album militant, Flao réussit à exposer ses idées et son attachement particulier à cette région de l’Afrique, visiblement chère à son coeur. Pour son premier scénario, il fait preuve de beaucoup de maîtrise. Graphiquement, son livre est à nouveau éblouissant, tant sa palette est large. Il fait partie de la sélection officielle du prochain Festival d’Angoulême.
(par Morgan Di Salvia)
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A propos de Benjamin Flao, sur ActuaBD :
> « Il y a une forme de musique dans le simple fait de mettre un trait noir au milieu d’une page blanche ». (Entretien en novembre 2009)
> Kililana Song T1
> Angoulême 2011 : Heavy Trash, Baru, Chauzy et Flao ont enflammé le théâtre d’Angoulême