Agnès et son mari en rêvaient, ils ont franchi le pas et commandé une boîte de trois indiens chez Mulligan. Pour ce couple de Français moyens, c’est le dépaysement assuré. Pensez donc : Dans le salon de leur appartement 3 pièces s’installe une famille de trois Peaux-rouges. Comme leurs noms sont difficiles à retenir, notre couple petit-bourgeois les baptise à la française : le père « Ours ailé » s’appellera Gérald, la mère « Petite pluie » sera Marie-Paule et le fils « Celui qui dort sur son ombre » répondra désormais au nom de Sylvain. Petit à petit, la famille indienne va prendre ses marques et modifier la petite vie ronronnante de l’appartement.
Pas besoin de vous faire un dessin, vous avez compris que l’on tient là un album pas ordinaire !
Soulignée par une mise en couleur exquise, l’absence de trait dans les planches donne une impression éthérée à l’ensemble de ce récit doucement absurde.
Rempli de mises en abyme, de livres dans le livre, La Saison des flèches fait quelques crochets durant lesquels on se glisse dans les yeux des bienveillants de ces adoptants franchouillards. C’est avec une joie narquoise que l’on lit ces détournements de canons de la publicité (à la manière du Monsieur Ferraille de Winshluss et Cizo).
La Saison des flèches met à mal le bon sens dans une interprétation « pythonesque » de la persécution des Peaux-rouges. Visages pâles, vous voici prévenus.
(par Morgan Di Salvia)
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