Sorte de journal intime, ce livre montre la pratique d’Edmond Baudoin de manière très personnelle. Il partage expériences marquantes, réflexions sur l’art et rencontres inspirantes. Parmi celles-ci, Nadia Vadori-Gauthier qui, après les attentats contre Charlie Hebdo, décide de danser une minute par jour, chaque jour, coûte que coûte, afin d’opposer la vie à la mort.
De l’observation du Corps collectif et des discussions avec ses membres surgissent des pages puissantes, brutes et inspirées. Enchevêtrements de corps, dédoublement, juxtaposition des gestes, Baudoin cherche inlassablement des propositions au problème insoluble de capter l’éphémère.
Les dessins, souvent proches de l’abstraction, sont parfois difficiles à déchiffrer, mais une force et une poésie certaines en ressortent. Entre les traits gras et presque chaotiques, des formes se dégagent : le tracé d’un bras, une hanche, un mouvement saisi sur le vif : la grâce.
Ce livre se rapproche davantage du carnet de croquis que d’une bande dessinée. Une narration ressort cependant, celle de la relation de Baudoin à l’art. Il déploie des questionnements sur notre rapport au monde et le rôle essentiel de l’art pour lutter contre l’obscurantisme, une réflexion soutenue par la beauté de son dessin.
Voir en ligne : Découvrir les performances du Corps Collectif
(par Lise LAMARCHE)
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Le Corps collectif , Danser l’invisible
Par Edmond Baudoin, Gallimard BD
190 x 260 mm, 72 pages, 16,50 €
Date de parution : 16 / 01 / 2019