Lerew et le docteur poursuivent leur périple à travers les mers, en quête d’un remède qui pourrait prolonger l’existence du docteur sans qu’il n’ait à se repaître du sang de Lerew. Cette fois-ci leur étrange embarcation va les mener sur une île apparemment déserte, puis sur les terres gelées que Doc a bien connues autrefois.
Ces nouvelles étapes permettent de croiser l’histoire de plusieurs sorcières, généralement tragique et faisant écho à celle de Lerew et de Doc. Les mises en perspectives s’avèrent transparentes et explicites, mais éclairantes sur le thème principal de l’œuvre, qui n’était pas forcément évident dans le premier tome.
En effet, de quoi est-il question dans le manga de Ryu Miyanaga ? De la discrimination envers les sorcières ? Pas réellement même s’il y a quelques exemples. De la transidentité avec un garçon-sorcière portant des robes ? Non plus, cet aspect n’étant jamais abordé. Il s’agit en réalité d’un récit sur le sacrifice pour un être cher.
Cet être cher peut aussi bien prendre la forme d’un grand amour, d’un enfant ou d’un meilleur ami. Ce sont ces sacrifies que nous content Le Monstre d’Einstein, à travers l’un des pouvoirs très particulier de ces fameuses sorcières, dont l’origine exacte reste floue jusqu’au bout.
Un conte mélancolique dépourvu de tout manichéisme, aux histoires souvent tragiques, mais en même temps porteur d’espoir avec les vivants souhaitant honorer la mémoire des morts. Une mini-série intéressante qui ravira les amateurs de ce type d’histoire étrange et gothique.
(par Guillaume Boutet)
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Le Monstre d’Einstein T2 & T3. Par Ryu Miyanaga. Casterman, collection "Sakka". Sortie le 18 mai 2022 & le 31 août 2022. 272 pages. 9,45 euros.
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