C’est juste une hypothèse, à ce stade, inutile de s’agiter. Mais aussitôt la rumeur a rebondi : Media-Participations rachèterait Casterman.
C’est faux évidemment. Qu’a dit Antoine Gallimard en substance à la question d’une revente hypothétique de Casterman : "Casterman est un joli joyau, qui s’accorderait bien avec nos activités en bandes dessinées, notamment dans Futuropolis. Je vois un bel ensemble, qui permettrait aussi de mettre un pied dans l’audiovisuel. J’aimerais le garder, même si, dans un contexte de crise, je pourrais être contraint de le vendre pour faire face à mes échéances."
Qu’est-ce que cela signifie ? Que Gallimard a racheté Flammarion à RCS pour 230 millions d’euros dont il ne peut financer jusqu’à présent que 25%, le reste étant emprunté aux banques.
Rien d’inquiétant, les taux d’emprunt sont bas en ce moment et des opérations d’ouverture de capital viendront consolider l’édifice. Mais la fusion des entités du nouvel ensemble aura forcément un coût, même si des économies sont attendues. Le fait que Casterman soit considérée comme cessible en cas de difficulté économique la désigne comme une activité non-stratégique, un peu comme Flammarion chez RCS... La différence, c’est que Casterman, comme Flammarion, ne perd pas d’argent. Mais il suffirait un ou deux trimestres dans le rouge pour que la question se pose.
L’autre information à retenir dans cette conversation, c’est l’attachement personnel d’Antoine Gallimard au label Futuropolis, ce qui démontre son intérêt pour la bande dessinée.
Mais au cas où Casterman serait à vendre, reviendrait-elle à Média-Participations ? Rien n’est moins sûr. La Commission Européenne commencerait à regarder ce qui pourrait peut-être constituer un abus de positon dominante. Et puis, il y a un certain nombre de candidats potentiels à l’entrée dans le domaine de la BD qui paieraient plus cher que Média pour un catalogue qui n’est pas vraiment complémentaire à la trilogie Dupuis-Dargaud-Lombard.
Qui serait l’acheteur ? Certainement pas Delcourt qui a encore à digérer Soleil, ni Glénat qui a d’autres chats à fouetter. Hachette, propriétaire de Astérix et Pika ? C’est une hypothèse sérieuse. Tintin et Astérix comme prodits d’appel, ça le ferait...
On peut y ajouter un possible rachat par les cadres, eux qui ont quand même pas mal mené la barque de l’entreprise jusqu’ici. On suppose que, dans tous les cas de figure, Moulinsart aura son petit mot à dire...
Ce qui est certain, c’est que le personnel de Casterman qui se faisait une joie de rejoindre le groupe Gallimard doit avoir un drôle de goût dans le café ce matin.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)
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