N’y cherchez pas un super-héros en collants ou en casque ailé, ni même un héros tout court, si ce n’est dans une version parodique. Dans ce festival qui est une des perles dont la province est le secret, on découvre des images et des démarches artistiques nouvelles.
On connaît les festivals défricheurs du printemps : Aix-en-Provence et Bastia ; on connaît moins celui de l’automne : Colomiers qui, depuis quelques années, offre une vitrine à la nouvelle création. Pas de l’avant-garde poseuse et "bling bling" qui s’offre en prétexte à une grosse cavalerie commerciale, mais des créateurs singuliers qui creusent leur sillon, parfois depuis près d’une décennie, voire deux, avec des ouvrages à chaque fois uniques.
Ainsi Léon Maret, figure du catalogue des éditions 2024, qui présente l’exposition 179X autour de sa bande dessinée Canne de fer et Lucifer : " Tablettes lumineuses, roue à manipuler, manège motorisé, dioramas éclairés… dans chacun de ces dispositifs, les dessins de Léon Maret s’animent de manière étonnante et poétique. Une exposition ludique à caractère encyclopédique !" nous annonce-t-on.
Il y a aussi Ruppert & Mulot , les Roux-Combaluzier de la bande dessinée expérimentale, qui font à Colomiers, où ils sont présents depuis septembre, une installation-happening interdisciplinaire qui les rapproche de leur formation d’origine : l’art contemporain. Sculpture, dessin, littérature, théâtre, danse, cinéma sont convoqués dans une exposition d’une "insolente et mordante liberté" nous dit le communiqué de presse.
Autre duo unique, suisse cette fois, Plonk & Replonk, sont présents dans deux lieux pour leur exposition : une partie a lieu à Colomiers, l’autre à l’Espace Croix-Baragnon de Toulouse.
Quatre maisons de bande dessinée alternative sont également mises en avant lors de ce festival : Super-Loto, Imprimerie Trace, Sarbacane, Nobrow et Magnani. Ces défricheurs de talents viennent avec leurs auteurs, multipliant rencontres et dédicaces. On nous signale également la présence de Guillaume Trouillard et de la revue Clafoutis, de même que les éditions Cambourakis, The Hootchie Cootchie, Makaka, Tanibis, et bien d’autres. Enfin, une illustratrice locale, Amélie Marchandot, est mise en avant autour de son ouvrage auto-édité Le Bel Âge.
Spectacles, projections de films grand public, expositions jeunesse (Christian Voltz, Sergio Mora...), praxinoscopes, ateliers de dessin et multimédia, conférences... accompagnent le festivalier tout au long du week-end.
Parmi les 80 auteurs invités, outre ceux déjà cités, on distingue : Simon Roussin (qui signe l’affiche de cette édition), Jason Shiga, Audrey Spiry, Emmanuel Moynot, Alexandre Clerisse, Thierry Smolderen , la toujours jeune Chantal Montellier, Amandine Ciosi, Marion Fayolle, Annabelle Buxton, Guillaume Chauchat, Otto T et l’ami Jo-ël Azara ou encore le scénariste Laurent-Frédéric Bollée…
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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