La grand-mère de Kaël, Eglantine, est décédée il y a une vingtaine d’années. Pourtant, il a rendez-vous avec elle ! Il doit rejoindre la demeure familiale située dans un village rural. Dans le train qui l’amène à ce village, Kaël sombre dans la nostalgie et pense à sa jeunesse passée à Perdide. Un homme qui se présente comme étant Kensington, un ami de sa grand-mère le tire de sa rêverie. L’inconnu, élégant et aux mœurs que l’on devine raffinées, lui remet un message de la part d’Églantine et avant de s’éclipser, la clef de la demeure familiale ainsi qu’une étrange fiole. Kaël doit retrouver le « Till » avant qu’Asgard ne mette la main dessus. L’univers de Kaël basculera dans le fantastique peu après...
Raphaël Drommelschlager nous avoue, dans une récente interview, que cette série lui est très personnelle, et qu’il a un rapport d’intériorité avec Kaël. Il explore avec soin et sensibilité le thème de l’enfance éternelle, mais aussi le désir de revivre certains moments avec des proches, en savourant chacune des minutes. L’auteur a écrit un récit étrange, invitant parfois le lecteur à décoder lui-même certaines parties de l’histoire, pour se forger sa propre opinion. Rien n’est gratuit dans cette série et, au fil des albums, Raphaël Drommelschlager nous brosse le portrait d’un héros attachant, raffiné, sensible et mélancolique. Bref, un personnage qui ressemble à son auteur. Les lecteurs qui le rencontreront s’en apercevront rapidement.
Le trait épuré de l’auteur est délicieusement relevé par des couleurs chaudes. Il utilise les tons adéquats pour suggérer les ambiances lumineuses de l’été. Si bien que l’on a parfois l’impression de sentir l’odeur des blés lorsque Kaël se promène dans la campagne, de goûter la saveur d’un fruit lorsque Raphaël Drommelschlager le dessine. Un sentiment sans doute amené également par des textes narratifs sobres, mais vrais et « habités ».
Notre confrère Xavier Mouton-Dubosc,soulignait sur les ondes de la radio FMR que cette série est une porte vers les rêves d’enfants, et une évasion pour l’esprit. Une phrase qui résume bien l’album.
(par Nicolas Anspach)
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