Amazon, c’est merveilleux. Une grande quantité de produits (presque) toujours disponibles à des prix discountés (limités à 5% grâce à la Loi Lang) et une rapidité de livraison comme on en voit peu. On comprend alors sans difficulté le succès rencontré par l’entreprise de Jeff Bezos. Mais si l’on s’intéresse aux conséquences de la politique industrielle de la multinationale, on peut y trouver à redire.
Car le prix à payer pour que vous puissiez recevoir rapidement et à moindre coût votre commande se fait au détriment de nombreux emplois, si l’on en croit L’Obs, de l’environnement, des salariés d’Amazon et même de l’éthique. Sans oublier qu’Amazon est aujourd’hui un champion de "l’optimisation fiscale". La présence d’Amazon au salon Livre-Paris faisait d’ailleurs grincer quelques dents, d’autant que certains ouvrages promus sur celui-ci représentent « une certaine littérature » pas toujours fréquentable.
Philippe Geluck suppliait d’ailleurs récemment ses lecteurs d’acheter ses albums en librairie.. Il faut dire que la librairie américaine en ligne progresse chaque année, atteignant selon les secteurs jusqu’à 15% du marché du livre en France, au détriment de nombreux libraires indépendants.
La réplique des libraires de France
Créée en 2009, Lalibrairie.com. apparaît comme une alternative séduisante à la méga-corporation américaine. Cette plateforme de vente en ligne regroupe aujourd’hui 2 500 libraires indépendants à travers toute la France.
Ce site internet propose aux acheteurs de commander un album en ligne et de le récupérer en librairie, dans un commerce de proximité ou directement chez soi. Le client doit cependant participer aux frais de port qui peuvent aller de 50 centimes à 4,00 €. La commande est traitée à 100% par la librairie en ligne qui affiche aujourd’hui près de 300 000 références disponibles en 24h00.
Dans une interview donnée à L’Info Durable, Georges-Marc Habib, président de la Générale Librest, société propriétaire de lalibrairie.com, rzconte son projet : « Nous sommes une petite entreprise : la Générale Librest est une petite PMA avec moins de vingt salariés. Nous sommes installés sur le territoire français, nous payons nos salariés qui sont tous en CDI à temps complet et nous leur versons des primes en fonction de nos résultats. Nous sommes inscrits dans une vision sociale de ce que doit être une entreprise, responsable vis-à-vis des gens avec qui elle travaille." Il dit vouloir "recréer du lien social, plutôt que de l’évasion fiscale… »
Bien évidemment, Lalibrairie.com ne peut décemment pas offrir un service équivalant à celui d’Amazon, mais à quoi bon ? En a-t-on vraiment besoin et peut-on vraiment proposer de tels services en respectant les normes sociales et écologiques ? Certainement pas.
Il faut reconsidérer notre manière de consommer et de produire, car même s’il est attrayant de payer à moindre frais son produit et de le recevoir rapidement, il faut comprendre que cela représente un coût sociétal trop important pour être ignoré, même si cela peut permettre de recevoir son colis le mardi plutôt que le jeudi...
Et Amazon sur ActuaBD nous direz-vous ? C’est actuellement l’une de nos trois options d’affiliation. La première étant BDFugue. Notre option n’est pas de boycotter qui que ce soit, jamais. Nous gardons Amazon parce que nous avons près de 100 000 lecteurs uniques par mois et que nos lecteurs habitant Austin (au Texas) ou Buenos Aires n’ont pas accès aux sites français. Cela ne nous empêche pas de donner notre opinion.
Voir en ligne : Lalibrairie.com
(par Vincent SAVI)
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion