Né le 27 juillet 1945 à Chicago d’un père juif et d’une mère catholique, Justin Green attribua à cet atavisme l’origine de ses névroses et de son « désordre mental ».
En 1967, il étudie le graphisme et la peinture à l’école de design de Providence dans Rhode Island quand il découvre les Comix de Robert Crumb. Il est immédiatement séduit par la profusion de ce graphisme à la « ligne crade » qui traduit si bien l’état psychologique de son créateur.
Il ne tarde pas à traverser le pays pour rejoindre cette mouvance à San Francisco où il croise les grandes figures du Comix Underground d’alors : Robert Crumb, Gilbert Shelton, Vaughn Bodé, Kim Deitch, Jay Lynch, Trina Robbins, Rick Griffin, George Metzger, Victor Moscoso, S. Clay Wilson, Spain Rodriguez, Art Spiegelman ou Bill Griffith. Avec ces deux derniers d’ailleurs, il fournit le contenu des Comix Arcade et Young Lust.
L’hommage de Jean-Christophe Menu
Son chef d’œuvre Binky Brown Meets the Holy Virgin (Binky Brown rencontre la Vierge Marie) met en scène son combat quotidien contre les troubles obsessionnels compulsifs dont il est affecté. Cela donne une œuvre si forte, si personnelle, dans le registre du journal intime, que cela influencera tous ses contemporains, en particulier celui avec qui il partage alors une colocation : Art Spiegelman qui est en train de concevoir à ce moment-là dans Arcade les premières versions de ce qui donnera plus tard Maus : « Justin a transformé les cases de bande dessinée en autant de confessionnaux intimes et sécularisés, et il a, du coup, profondément transformé l’histoire de la bande dessinée » témoignera plus tard Spiegelman dans la préface de l’édition française (chez Stara, épuisé).
On lui doit aussi Sign Game, recueil de réflexions sur le dessin de lettre publiées dans le magazine mensuel Signs of the Times et Musical Legends, compilation de ses pages musicales publiées dans Pulse Magazine.
Pour la bonne bouche, nous avons trouvé pour vous une vidéo de Justin Green chantant du Blues
et une interview (en Anglais) faite chez nos amis portugais du Festival d’Amadora. Derrière lui : Edmond Baudoin...
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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En médaillon : Photos DR
Merci à François Rissel.
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