Evangelion demeure l’une des licences emblématiques du manga moderne. Dessin animé mythique issu des célèbres studios Gainax, Evangelion proposa jadis une fin trop ouverte pour satisfaire le public. L’idée d’enrichir les points de vue scénaristiques naquit autour du lancement de la première série de mangas Néon Genesis Evangelion, toujours en cours chez Glénat.
Neon Genesis Evangelion – Iron maiden 2nd prendrait place à l’intérieur de la première série, et permet d’en retrouver les personnages principaux, des adolescents perturbés qui doivent piloter des robots hybrides pour combattre une étrange invasion, des années après qu’un gigantesque tsunami ait bouleversé le monde.
Le première série bénéficie du superbe dessin de Yoshiyuki Sadamoto. Dès les premières pages, le lecteur est directement plongé au cœur des combats et des bouleversements sentimentaux des jeunes héros. L’ambiance prend aux tripes et on regrette même que le graphisme avancé ne profite pas d’un format plus grand.
Malheureusement, cette seconde série ne peut pas en dire autant. Tout d’abord, si les personnages centraux sont identiques, leurs backgrounds sont différents. Exit le petit Shinji qui débarque dans New-Tokyo 3 et qui doit vivre avec son éducatrice, dans ce nouvel opus, il y a toujours vécu et est solidement implanté dans le tissu social de l’école. C’est même devenu le nouveau play-boy, car filles (et garçon) jalousent sa présence et ses gestes d’affection. Trop rarement, le léger et peu sûr de lui Fumino Hayashi fait référence au Nerv et aux géants extraterrestres. De plus, son dessin manque de profondeur, et semble même parfois bâclé, par rapport à son illustre collègue. Après des chapitres pseudo-introductifs où l’on cherche vainement les rapports avec la première série, il faut attendre la fin du tome 2 pour vivre un peu d’action, et voir les troubles relations nouées se dévoiler au grand jour pendant des moments emplis d’adrénaline. L’ensemble est donc loin d’être transcendant, et par rapport à la première série, on est à la limite de l’ennui.
Si le décor est maintenant planté, on attend beaucoup du troisième tome qui est prévu en mai. S’il n’en ressort pas un changement flagrant de rythme, le seul intérêt de cet ersatz sera d’amener ceux qui ne connaîtraient pas l’Evangelion de Sadamoto à le découvrir d’urgence.
(par Charles-Louis Detournay)
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Les illustrations sont © Hayashi/Glénat
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